160 TERRAIN TERTIAIRE INFÉRIEUR.
le nom de Strandja, et appartenant aux embranchements
sud-est du Balkan.
Comme toute cette partie de la presqu'île de Thrace, la
région nummulitique est dénuée d'artères fluviales d'une
importance quelconque ; mais tandis que dans les domaines
paléozoïques et éruptifs du Bosphore l'absence de rivières
est en quelque sorte compensée par la présence de sources
plus ou moins fréquentes, ces dernières font presque complètement
défaut au sol nummulitique, où même les puits
ne fournissent, le plus souvent, qu'une eau saumâtre ; aussi
beaucoup de localités souffrent-elles du manque d'eau potable
; tel est le cas du gros village grec de Saint-Georges
(Ayos-Georgios), dont les habitants sont obligés d'aller
chercher l'eau sur une hauteur éloignée où l'on est parvenu
à creuser le seul puits utile à la contrée. Même l'eau du lac
Derkos est saumâtre, et, quoique acceptée par les animaux
qui en ont contracté l'habitude, elle est peu propre à
l'usage de l'homme.
Les roches qui composent les dépôts du terrain tertiaire
inférieur consistent en calcaires, marnes et grès, passant
insensiblement les uns aux autres. Les premiers, généralement
blancs ou grisâtres, offrent une grande variété
dans leur structure, en se présentant tantôt comme des
masses crayeuses et friables, tantôt sous forme d'une roche
compacte et même cristalline; quelquefois les calcaires
sont extrêmement siliceux, à texture caverneuse ou concrétionnée.
Les marnes sont plus ou moins schisteuses ou
feuilletées, le plus souvent de teinte blanche.
Ces roches ont pour caractères stratigraphiques d'être
presque toujours disposées en couches horizontales, de puissance
très-variée.
CHAPITRE PREMIER.
l i t .
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Au nombre des localités qui m'ont fourni des fossiles
plus ou moins caractéristiques, figurent en première ligne
les parages de Saint-Georges (Ayos-Georgios). Ces fossiles
sont abondamment répandas dans les nombreuses carrières
situées tout autoui', mais particulièrement au nord-ouest du
village. De môme que Jtakri Koï, Saint-Georges fournit les
matériaux nécessaires aux nombreuses constructions de
Constantinople. Les carrières sont à ciel ouvert; loin
d'offrir, comme celles de Blakri Koï, de puissants dépôts
détritiques sans doute d'un âge récent, elles présentent la
pierre exploitable presque à la surface du sol. La dénudation
de la roche n'a pas encore été poussée à nue profondeur
suffisante pour permettre d'apprécier le développement
que possède ici le terrain nummulitique dans le sens vertical;
mais autant qu'il est permis d'eu juger par le nombre
de couches mises en évidence, ce développement doit être
considéi'able. Les couches sont généralement horizontales
ou bien légèrement inclinées au sud-ouest. La roche est un
calcaire blanc, le plus souvent friable, de structure grenue
ou massive.
Voici les fossiles cjne j'y ai recueillis :
Ranina Tchihalcheift, cl'Arch.
Vermilia mmmiililica, d'Ardi.'.
Oslrea rarilcmella, Mollv.
Poclen phaloena, d'Ardi.
1. Voyez Paléoiilologie de l'Asie Mineure, \). 105, pl. vu, fig. f>.
2. Jbid.. |). '233, pl. u, fig. 9, a.
3. Ibid.. 1). 144. pt. ui. Gii. 9, a, b.
u. I 1