112 TliRRAIN CRÉTACÉ.
colorié en rouge de chair ou de brique, ou à un calcaire
iDlanc cristallin, plus ou moins siliceux. Toutes ces variétés
calcaires continuent jusqu'à environ 4 lieues au nord-ouestnord
de Zilé, où la contrée commence à s'incliner assez rapidement
vers la vallée de Missak, et où les calcaires se
trouvent brusquement interrompus par les dolérites ^
Cependant, lorsqu'on traverse du sud au nord la vallée
de Missak pour descendre dans celle de l'Iris, on voit que
les dolérites ne pénètrent point dans cette dernière, car
toute la partie de la vallée de l'Iris que l'on aperçoit pour
se rendre de Missak à Amasia, est flanquée des deux côtés
par d'imposantes montagnes calcaires. Ti'ès-souvent dans
les régions inférieures de ces montagnes, on voit percer les
schistes verts en couches ou feuillets redressés, tandis C|ue
les régions supérieures ne sont composées que de pittoresques
rochers calcaires sans aucune trace de stratification. La discordance
dans les conditions stratigraphiques entre ces deux
roches, ainsi que l'infraposition de l'une à l'égard de l'autre,
pourraient faire supposer que les schistes verts sont antérieurs
aux calcaires et appartiendraient aux terrains de transition
eu égard à leur fades extérieur; toutefois comme,
dans tant d'autres localités déjà mentionnées, non-seulement
les deux roches ne présentent aucune différence de gisement,
mais encore passent insensiblement l'une à l'autre, je crois
devoir provisoirement ranger dans la même formation (crétacé
[?]) les schistes verts et les calcaires très-variés auxquels
ils se trouvent associés, calcaires dont une partie
aura peut-être subi l'action métamorphique de roches serpentineuses
situées à des profondeurs qui ne nous permettent
1. Yoyez Roches érupHves, p. 307.
CII.'VPITRIÎ m. \ 13
pas de les apercevoir. Toutefois, là où cette association inlime
n'a pas lieu et oii les schistes verts ( talkschistes,
chloriloschisles, etc.), se présentent en lambeaux distincts,
tels que ceux développés tout autour du village Guné
( p . 111), je considère ces schistes comme autant d'affleurements
locaux de terrains de transition, et les ai indiqués
sur ma carte comme faisant partie de ces terrains. D'une
autre part, il est difficile de ne pas rapporter au terrain crétacé
les roches à fades de gramvacke que j'ai déjà signalées
(p. 97, 105) dans les parages de Tokat et d'Amasia, et
que l'on retrouve de nouveau en se rendant de Missak dans
cette dernière ville, notamment à li lieues environ au sud
de celle-ci; car là ces roches énigmatiques bordent des
deux côtés la vallée de l'Iris en s'étendant sans interruption
jusqu'à Amasia où, ainsi que nous l'avons vu (p. 98) , elles
se trouvent intimement liées aux calcaires foncés caractérisés
par les Ilippurites.
Bien que, entre Tokat et Amasia, la contrée soit presque
complètement déboisée, celle entre Zilé et Missak offre une
riche végétation arborescente, surtout l'Alti-Agatch Dagli
et les montagnes limitrophes de la vallée de Missak, toutes
revêtues de magnifiques taillis de chênes', de pins S de
poiriers sauvages % etc., ainsi que d'épaisses broussailles
de paliures , de rosiers S etc.
Maintenant que nous avons effectué les diverses coupes
destinées à nous faire connaître la région comprise eirli'e
1. Quercus regia. Lindi., Q. dehohorensis, C. Kocli, Q. iberica, MB.,
Q. cerris, L. vai\ Ciiîcica.Kotschy.
2. Pinus bruUa, Ten.
3. Pijrus amygdaUformis, Vili.5
4. Rosa canina, L.
8