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calcaires se trouvent iiilerrompus par qiieliiues masses de
serpentine, dont l'apparition, an reste, estpurenient locale et
comprise dans des limites restreintes, ctir cetle roche atteint
à peine l'extrémité méridionale du lac et ne paraît point
pénétrer dans l'intérieur des montagnes qui bortleiit le littoral
oriental de ce dernier, là où les calcaires sont placés
en contact avec les serpentines, ils oITrent certaines modiiicationsdans
leur texture, et de violentes perturbations dans
leurs conditions stratigrapliiques, le plongement étant tantôt
au sud-ouest, tantôt au noid 8° ouest, sous des angles
de 60 à 70 degrés.
La partie du littoral oriental du lac conijirise enire la
ville d'Égerdir et les parages limitroplies de .^[elimedlu, est
hérissée de hauteurs composées tour à tour de calcaire grisâtre
ci-istallin et de calcaire jaunâtre amorphe , siliceux ou
marneux, alternant avec des marnes noires feuilletées, à
couches plongeant le plus souvent au nord 6° est, sous des
angles de 30 à 40 degi'és.
Toutes ces roches se trouvent masquées, dans les parages
deîMehmedlu, par des dépôts détritiques qui revêtent une
surface unie assez considérable. Ce n'est qu'après avoir traversé
du sud au nord cette petite plaine, richement revêtue
de taillis de jnûriers et de beaux vignobles, qu'on voit les
montagnes se rapprocher du lac, en présentant de nombreuses
dénudations, qui prouvent qu'elles sont composées,
dans ces parages, de calcaire jaunât re, compacte, à cassure
conchoïde, chamarré de dendrites, à l'instar de certains calcaires
jurassiques, éclatant sous le marteau et renfermant çii
et là des bandes ou des rognons de silex, enfin disposé en
couches minces tantôt diversement ployées et tordues, tantôt
plongeant à l'ouest ou au sud-ouest.
C H A P I T R E V. 327
Dans les parages presque opposés au Barla Dagh, qui,
sur le littoral occidental, s'avance sous forme d'un cap
escarpé, les montagnes qui longent à une certaine distance
le littoral oriental, se trouvent tlanquées par des collines de
dépôts lacustres. Ces dernières s'étendent dans la vallée
latérale de Gelendos et en forment le bord méridional, tandis
que le bord opposé de la vallée est composé par les mêmes
montagnes de calcaire jaunâtre ou grisâtre, soit cristallin,
soit amoi'phe, qui, ainsi que nous l'avons vu, constituent
la majorité du littoral oriental du lac d'Égerdir, et que j'ai
provisoirement rangé dans le terrain tertiaire inférieur;
hypothèse applicable avec encore plus de vraisemblance au
littoral occidental du lac, quand on considère les relations
qui rattachent les calcaires dont ce littoral est composé à
ceux d'une localité voisine, savoir, Ketchibourlou, caractérisée
par des fossiles éocènes, ainsi que nous le verrons plus
tard. C'est ce littoral occidental du lac d'Égerdir que nous
allons longer maintenant, depuis le petit village Kaber jusqu'cà
la ville d'Égerdir.
A l'endroit où la chaîne de montagnes au pied desquelles
se trouve Kaber s'avance jusque près du lac, on voit apparaître
le même calcaire jaunâtre compacte que j'ai signalé
sur le littoral opposé. Jusqu'au village Barlà, ces calcaires
forment des hauteurs plus ou moins considérables, mais
généralement disposées de manière à se terminer par une
pente plus ou moins douce vers le lac, et à laisser à la plage
un espace assez étendu, qui n'est que localement envahi
par des falaises et des saillies abruptes; aussi, le sentier
qui conduit le long du litloral occidental du lac, passe-t-il
alternativement par la plage, ou à travers les hauteurs qui
viennent l'interrompre. Çà et là, un conglomérat semblable i