6 TE R R A I N JURASSIQDE.
que, de même que ces derniers constatent la présence des
terrains paléozoïques en général dans la région d'Amasry,
sans déterminer un terrain particulier quelconque, de
même les fossiles jurassiques signalés par ce savant suffisent
pour mettre hors de doute l'existence, dans la conirée
dont il s'agit, du terrain jurassique en général, mais n'en
spécifient point aucune assise parliculière; tout au plus
pourrait-on en conclure que, dans les dépôts jurassiques
d'Amasry, l'étage oxfordien paraît manquer, eu égard à
l'absence complète, dans la liste de M. Sclilelian, de fossiles
décidément oxfordiens \
Dans tous les cas, la découverte du terrain jurassique
sur la côte septentrionale de l'Asie Mineure est déjà un fait
très-important, et il est fort à regretter qu'il demeure
encore en ce moment à l'état de phénomène isolé, puisque
nous ignorons le développement que peut avoir ce terrain
à l'est d'Amasry; aussi n'ayant plus rien à ajouter au
rapide coup d'oeil jelé sur ce point intéressant du littoral
paphlagonien, nous allons maintenant passer en revue les
deux lambeaux jurassiques que j'ai eu le bonheur de découvrir
dans les régions plus méridionales, à une époque (en
1848) où l'on ignorait encore complètement l'existence du
terrain jurassique en Asie Mineure.
'I. Jerae suis borné à résumer d'une manière très-générale et trèssuccincte
la partie du travail de M. Schlehan relative au terrain jurassique
d'Amasry, parce qu'elle a déjà été l'objet d'une analyse détaillée, faite par
S I . d'Archiac dans son excellente Hisloire des progrès de la géologie,
t. V i f , 2« partie, p. 603-60Z(. Le jugement de M. d'Archiac s'accorde parfaitement
avec celui que je viens d'émettre, car ce savant déclare positivement
que les données paléontologiques fournies par M. Schlehan sont
insuETisantes pour servir de base aune conclusion quelconque relativement
aux divers étages du terrain jurassique d'Amasry.
T E R R A I N JURASSIQDE.
II.
Lorsque d'Angora on se dirige vers le petit village
Batikoyoundji (Batilloyoundji) , on voit à deux lieues
environ, au nord-est de ce dernier, surgir plusieurs rochers
calcaires plus ou moins considérables, dont l'un, situé à
droite du sentier qui conduit au village, est couronné par
un calcaire gris à cassure conchoïde, se détachant en
masses globulaires et divisé en couches nombreuses qui
plongent au nord 30° ouest sous des angles de 35-/10 degrés.
La roche est chamarrée de fragments et d'empreintes
d'ammonites parmi lesquels on distingue très-bien les
espèces suivantes :
AmmonUes lorlisulcalus d'Orb.
— arduennensis d'Orb.
— plicaUlis Sow.
— lalricus Pusoh.
Les assises supérieures des couches qui renferment ces
fossiles, très-caractéristiques pour l'Oxford Claye, passent à
un calcaire marneux jaunâtre, éclatant sous le marteau
comme du verre ou se fendant en parallélipipèdes ; cette
partie ainsi modifiée de la roche est complètement dénuée
de restes organiques quelconques. D'ailleurs, ces derniers
paraissent être exclusivement concentrés dans la localité
susmentionnée, car ils s'évanouissent à mesure que l'on
s'avance vers Batikoyoundji, bien que la roche conserve
les mêmes caractères que ceux qu'elle présente dans l'endroit
fossilifère, tout en offrant des traces nombreuses