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'108 TE R R A IN CRÉTACÉ.
Tel est notamment le cas à l'égard de la contrée monlagneuse
située au sud de Tokat, entre cette ville et les
parages de Baulis. Eneil'et, tandis que tout le versant septentrional
de la grande chaîne du Tchamiy Dcigh est composé
de calcaires noirs alternant avec des schistes talqueux, on
aperçoit sur les points culminants de la chaîne, des schistes
marneux blanchâtres ou bleuâtres alternant avec des schistes
calcaires rouges et des grès jaunâtres, qui impriment à la
contrée cette teinte bigarrée si éminemment caractéristique
pour certaines régions éocènes de l'Asie Mineure, et entre
autres pour les parages de Sivas; d'ailleurs, de même que
dans ces derniei's, les grès rouges et jaunâtres du Tchamiy
Dagli, dans les environs de Baulis sont associés au gypse.
D'une autre part, toutes ces marnes et tous ces grès dont
le plongement dominant est au sud 10° est, sous des angles
de 50 à 60 degrés, passent insensiblement aux calcaires
foncés d'Amasia caractérisés par des Hippurites.
Le versant méridional du Tchamiy Dagh, là où le traverse
le sentier qui conduit de Tokat à Sivas, descend vers une
plaine revêtue de dépôts détritiques et entourée de montagnes
dont les calcaires noirs et les schistes talcjueux constituent
l'élément principal; l'altitude de cette plaine, prise
dans les parages de Baulis, est de 1,225 mètres. A peu
près à 1 lieue au nord-est de Baulis se trouve un petit lac
salé (lu:, gveul) qui ne consiste qu'en un bassin artificiel
dans lequel, à l'aide de rigoles, on fait entrer l'eau saline
que l'on lire d'un puits creusé tout à côté. L'eau ayant
rempli ce bassin divisé en plusieurs carrés, s'évapore promp -
tement et laisse un dépôt de sel sous forme d'une belle nappe
cristalline. La profondeur du puits est de /i'",20 au-dessous
de la surface du sol. Dans la proximité du luz gueul (à
CHAPITRE m. 109
environ 1 lieue au nord-ouest de ce dernier), et tout près
du village Dinar, s'élève une colline connue sous le nom de
Kertch Tepessi, dont la surface revêtue de détritus ou de
terre végétale, laisse percer un calcaire gris à cassure^ conchoïde
éclatant sous le marteau comme du vei're; il est
probable que ce calcaire se trouve associé à des dépôts
gypseux, car le sol est jonché de morceaux de gypse tantôt
cristallin, tantôt amorphe. La colline de Kertch Tepessi est
entourée de tout côté par des hauteurs composées de calcmre
noir, prenant çà et là des teintes rouges ainsi qu'une structure
schisteuse. Selon toute vraisemblance, ces dépôts calcaires
font partie de la même formation à laquelle appartient
la colline; malheureusement je ne suis pas en
mesure d'appuyer cette supposition d'aucune preuve positive.
Ces quelques considérations sur les massifs montagneux
situés au sud de Tokat, et servant de partage d'eau entre
les bassins du Yeschil Irmak et Kizil Irmak, suffisent pour
donner une idée de la difficulté qu'il y aurait à se prononcer
dans l'état actuel de nos connaissances, sur l'âge géologique
de cette contrée, que provisoirement je range dans le terrain
crétacé, en considérant le Tchamiy Dagh (du moins la
partie occidentale de cette chaîne), y compris les parages
de Baulis, comme une continuation de la formation de
Tokat.
Entre Tokat et Hipsala, le terrain crétacé (?) se trouve
interrompu par des roches à fades de terrain de transition,
par des dépôts tertiaires ainsi que par des roches éruptives;
mais à peu de distance à l'est de Hipsala, le terrain
crétacé reparaît de nouveau. En effet, toute la contrée montagneuse
comprise entre Hipsala et Khamarly est occupée