-130 TERRAIN TERTIAIRIÎ INFÉRIEUR.
slralìficalion des calcaires devient de plus en plus prononcée,
en sorte que toutes les montagnes apparaissent
rayées de haut en bas par les couches l'edressées d'un
calcaire lantôt marneux tantôt siliceux, à cassure conchoïde,
de feinte bleuâtre ou grisâtre, alternant avec des marnes
feuilletées ou des calcaires schisteux gris ou jaunâtres.
Enfin, après avoir traversé le domaine calcaire du nordouest
au sud-est, sur une longueur de 1 kilomètre environ,
on se retrouve de nouveau au milieu des porpliyres pyroxéniques
qui n'abandonnent plus le géologue jusqu'aux
parages limitrophes de Gumusch Khané. Mais lorsqu'on
quitte cette ville pour remonter la vallée du Khorschont
Tchaï, on voit qii'cà 3 kilomètres environ au nord-est de
Gumusch Khané, les porphyres pyroxéniques sont remplacés
par un calcaire gris ou jaunâtre, à cassure conchoïde, disposé
en couches puissantes inclinées au nord-est; cependant
ces calcaires n'occupent que les régions supérieures
des montagnes qui bordent la vallée, car tout le long de la
i-ivière, on voit surgir des roches arrondies de syénite ou de
porphyre pyroxéniques. Ce n'est qu'cà ù kilomètres envii'on
au sud-est de Gumusch Khané que les calcaires descendent
au niveau du Khorschout Tchaï, et constituent à eux seuls la
vallée sur une surface d'environ 1 kilomètre du nord-ouest
au sud-est; après quoi, les porphyres pyroxéniques reparaissent
de nouveau, pour céder encore une fois la place aux
calcaires gris et jaunâtres qui se manifestent cà 4 lieues
environ au sud-est de Gumusch Khané^ avec un plongement
•I. Un violent accès de fièvre, qui me retint plusieurs jours dans les
environs de Gumuscli Khané, nr'empêcha d'aller visiter les mines de galène
argentifère filuées au sud de la ville sur la montagne de Gumusch Dagh.
Selon \Y. Hamilton (Researches in Asia Minor, etc., v. I, p. 235 el suiv.),
CHAPITRE Vili. 431
au nord- est, sans cependant descendre jusqu'aux régions
inférieures des montagnes, régions occupées par des dépôts
lacustres, qui ne dépassent pas de beaucoup les environs
immédiats du petit village deTanis, en sorte qu'à peu de distance
au sud-est de ce village, on voit reparaître les dépôts
probablement tertiaires inférieurs, consistant en calcaires
marneux et en grès bruns ou couleur, chocolat qui alternent
avec des marnes bleues et vertes, le tout disposé en strates
fortement inclinées au nord-est ou diversement tordues. Ces
roches constituent des hauteurs considérables qui bordent
des deux côtés la vallée de Khorschout Tchaï et dans le domaine
desquelles se trouvent les villages de Mehnasar et de
Pir Ahmed; c'est à peu de distance de ce dernier village que
les calcaires, grès et marnes sont remplacés par les syénites
qui, de concert avec les porpjiyres pyroxéniques, continuent
sans interruption jusqu'à Keussé.
l'espace qui sépare celte montagne de la ville est occupé par des collines
de calcaire et de grès, à travers lesquelles percent des roches granitiques
[granilic rocks) plus ou moins désagrégées.
Le minerai consistant en galène argentifère, formerait des nodules déposés
dans des filons d'argile blanche, qui traversent indifféremment les calcaires
et les roches granitiques surlesquelles reposent les calcaires et les grès.
Ces données fournies par le savant anglais, s'accordent parfaitement
avec les observations que j'ai été dans le cas de faire, en traversant la contrée
située à peu de distance au sud-est de Gumusch Khané, eu sorte qu'il
est probable que les calcaires (tertiaires [?] crétacés[?]) que W. Hamilton
signale entre la montagne et la ville, et qui sont le siège du minerai, ne sont
que la continuation des calcaires observés par moi à peu de distance au
sud-est de Gumusch Khané. De plus, la mention que fait le savant anglais
de roches granitiques perçant à travers ces calcaires, et servant de base
à ces derniers, vient confirmer d'une manière très-heureuse l'hypothèse que
j'ai émise {Roches éruplives, p. 388) sur la relation probable entre les
granits et les syénites de la vallée de l'Ak Sou, et ceux de la vallée du
Khorschout Tchaï.