318 T E R R A I N TEUTIAIRE INFÉRIEUR.
calcaires qui servent d'encadrement au lac d'Egerdir, situé
à 8 lieues au nord-ouest du premier.
L'étude du lac d'Egerdir n'a pas été pour moi l'objet d'un
examen etïectué d'un seul trait, mais seulement le résultat
de plusieiu-s explorations partielles exécutées à de longs intervalles,
au fur et à mesure que les nombreuses coupes
que je suivais dans les contrées limitrophes, venaient aboutir
sur divers points de ses côtes et m'en faisaient connaître
des portions plus ou moins considérables, en sorte qu'en
réunissant tous ces points, étudiés à des époques dilTérentes
et souvent contrairement à leur ordre topographique, il serait
aisé de recomposer une ligne interrompue tracée autour
du lac. Toutefois, afin de permettre au lecteur de juger de
la marche même de mes explorations, je préfère reproduire
mes itinéraires géologiques tels qu'ils convergeaient successivement
vers les diverses parties de l'Egerdir Gueul, en
me fournissant peu à peu les matériaux nécessaires à la
connaissance de la totalité de sou pourtour. En conséquence,
nous prendrons pour point de départ la petite ville de Karayuk
Bazar, d'où nous nous transporterons d'abord au lac
de Bouldour^ (en passant par Aglasan) et ensuite à Akhyr
Koï, situé non loin de l'extrémité méridionale du lac d'Eg>erdir;
de ce dernier village nous remonterons le littoral oriental
du lac jusqu'à Gelendos, et par conséquent jusqu'aux
parages limitrophes de Bildjès que nous venons de quitter,
et enfin nous longerons le bord occidental de l'Egerdii-
Gueul, depuis Yenidjelu jusqu'à la ville d'Egerdir.
1. Ce lac est égalemenl désigné par le nom de Gendjelu Gueul, qu'il
porte sur ma carte; cependant celui de Bouldour Gueul serait plus convenable
à cause de la proximité de la ville de Bouldour et l'éloignement de
Gendjelu, qui n'est d'ailleurs qu'un village insignifiant.
C H A P I T R E V. 319
VII.
Lorsque de Karayuk Bazar on se dirige vers Gendjelu,
on traverse d'abord le vaste massif de roches éruptives qui
occupent l'espace entre Karayuk Bazar et Kayadibi ' , mais
qui dans la proximité de ce dernier village se trouvent remplacées
par des calcaires blancs, à cassure conchoïde, éclatant
sous le marteau comme du verre, et tellement liés ou
soudés avec les dolérites, que souvent il devient difficile de
découvrir les lignes de démarcation entre ces deux roches
d'origine si différente.
Ces calcaires, qui forment des hauteurs mamelonnées
plus ou moins nues et arides, ne présentent aucune trace
de stratification dans la proximité des roches éruptives ; mais
plus loin, notamment près du village Gendjelu, situé à une
altitude de 1,268 mètres, elle commence à se prononcer de
plus en plus avec unplongement à l'ouest; en même temps
les calcaires se trouvent associés à des inarnes blanches,
rouges, bleues ou jaunâtres qui, entre Gendjelu et le petit
lac de Yanischlu, ont leurs couches tantôt verticalement
redressées, tantôt inclinées au sud-est ou au sud-ouest.
A 2 kilomètres environ au nord-est de Gendjelu, la
contrée s'abaisse, d'abord vers le lac de Yanischlu et puis
vers une vaste plaine, qui se déploie jusqu'à l'extrémité sudouest
du lac de Bouldour. Cette plaine, bordée des deux
côtés par des hauteurs ondulées et presque nues' de calcaire
^. Voyez Roches éruplives^ p. 222.
2. A l'exception de quelques buissons clair-semés ile Querciis coccifera
et de Jimiperus rafescens.