328 T I Î R R A I N TERTIAIRE [NFÉRIEQU.
à celui des parages de Yeiiidjelu se présente sur les lianes
des hauteurs calcaires, en oITrant de grandes variations dans
ses caractères stratigrapliiques ; il ne serait pas impossible
tiue ces conglomérats fussent d'origine lacustre, comme ceux
de Yenidjeki.
Au sud de Barlà, les rives du lac deviennent trèsescarpées,
et ce n'est qu'à d'assez rares intervalles que l'on
peut descendre sur la plage, de manière que l'espace de
5 lieues que l'on parcourt entre Barlà et Égerdir n'oOVe
qu'une succession non interrompue de montées et de descentes
afin de franchir d'énormes promontoires, qui plongent
dans le lac, et que l'on escalade par des sentiers souvent
presque impraticables pour les chevaux de bât.
Les calcaires jaunâtres compactes qui dominent dans la
composition de tous ces massifs, revêtent quelquefois les
formes les plus fantastiques, ce qui est le cas notamment
dans la proximité de la ville d'Égerdir (altitude de 900
mètres), dont les approches sont signalées par des rochers
qui simulent autant de châteaux ruinés ou des tourelles
gothiques, se découpant pittoresquement sur le fond de l'horizon
et se reflétant dans les eaux verdâtres du lac.
Les deux îlots situés vis-à-vis de la ville, et qui s'appellent
Djannadael Nissa, sont composés du même calcaire
jaunâtre, compacte, qui y forme des hauteurs gracieuses
revêtues de mûriers et de vignobles. Le raisin recueilli dans
ces îles ainsi que dans les environs immédiats d'Égerdir
fournit à la portion chrétienne des habitants, un vin trèscapiteux
qui rappelle celui de Madère ou de Xérès'.
•I. A l'époque où j e me trouvais à Égerdii- (en 1830), ce n'est que clandestinement
que j e pus me procurer de cet excellent vin. Sans doute les
C H A P I T R E V. 3 2 9
Après avoir fait le tour de l'Égerdir Gueul, nous allons
maintenant tracer une coupe depuis la ville d'Egerdir jusqu'à
Ischiklu, en passant par Isbarta, Ketchibourlou, Diner
et lioma.
JX,
Quand on se dirige au sud-ouest de la ville d'Égerdir
pour se rendre à Isbarta, on traverse, sur une longueur
de 2 kilomètres environ, une zone montagneuse composée
des mêmes calcaires jaunâtres ou grisâtres qui jouent un si
grand rôle dans toute la région limitrophe du lac, et on
descend ensuite dans une contrée ondulée qui se déploie
jusqu'à Isbarta. Ce sont tantôt des vallées peu sinueuses,
tantôt des surfaces mamelonnées ou complètement horizontales,
telles que la plaine au milieu de laquelle est située la
petite ville d'Isbarta, à une altitude de 918 mètres. Cependant
toute la région à relief varié, comprise entre Égerdir,
et Isbarta, se trouve bordée à une distance plus ou moins
considérable, par des chaînes montagneuses qui limitent
l'horizon dans les directions du nord et du sud, et qui consistent
également en calcaires à couches fortement redressées.
Les plaines, fréquemment revêtues de dépôts .détritiques
assez puissants, sont coinplétement déboisées, à l'exception
de rares bouquets de chêne-nain couronnant quelques
hauteurs.
choses auront changé depuis, car pour tout ce qui concerne la faculté de
confeclioniier et surtout do boire le vin, la Turquie a fait des progrès
immenses, et il eùl élé à désirer que les aulres genres de liberté eussent pu
y suivre une urarclio aussi rapidemenl ascendanle.