14S TE R R A I N CRÉTACÉ.
et yy. cornu-vaccinim. Bromi., et par conséquent beaucoup
plus d espèces qu'en Asie Mineure; d'ailleurs il signale dans
la Servie occidentale (parages de Bela-ïzerkva) d'éuonnes
Acioeonella gigantea, d'Orb., fossile qui en Italie est associé
aux llippurites et Sphoerulites.
Ainsi, à l'exception de l'étage inférieur qai manque à
l'Asie Mineure, le terrain crétacé de la Turquie d'Europe
rappellerait assez celui de la péninsule; de plus, de môme
que dans cette dernière, là aussi les dépôts crétacés reposeraient
immédiatement sur les terrains de transilion, en supposant
toutefois que c'esL à ces teriains qu'appartiennent les
schistes cristallins ou semi-cristallins qui, selon M. Boué
( p . 535) , servent de base aux dépôts crétacés de la Turquie
d'Europe
Enfin un autre trait d'analogie enlre les deux pays se
trouverait dans la stratification presque Iiorizontale qui y
caractérise certains dépôts de l'étage crétacé supérieur; en
etlet, les calcaires situés au sud de Sclioumla, et qui, d'après
les fossiles que M. Boué y signale (p. 25/1). appartiennent à
la craie blanche ou à la craie tuileau. sont presque horizontalement
stratifiés (plongement au sud sous des angles de
10 à 15 degrés) ce qui est à peu près également le cas en
Asie Slineure à l'égard des calcaires de la craie tulïeau entre
Kizildjabouroun et Eregli. Quant aux conditions stratigrapliiques
du système crétacé inférieur du llâemus (p. '239),
elles rappellent beaucoup celles de l'étage supérieur crétacé
1. D'ailleurs, l'endroit où M. Boué recueillil VAcioeonella gigantea est
assez rapproché d'une autre localité (Koupanj, rive droite de la Drina), où
11 signale (p. 238) de grosses bivalves voisines de Spirifer et de Producliis,
pour qu'il soit ¡irobable que c'est sur le terrain renfermant ces derniers
fossiles que repose directement le calcaire crétacé à Acioeonella gigantea.
RÉSUMÉ. 149
de l'Asie Mineure, puisque dans les deux pays la direction
dominante est : nord-ouest — sud-est, avec plongement
au nord-est.
Le terrain crétacé, déjà fort largement développé dans la
Turquie d'Europe, acquiert des proportions encore plus
considérables en Grèce , sans que pour cela il y soit mieux
connu, malgré les travaux plus nombreux dont il a été l'obj
e t , et parmi lesquels figurent au premier rang ceux de
MM. Bobblaye, Virlet, Fiedler et Sauvage; en sorte qu'aujourd'hui
encore on peut répéter ce ciue M. d'Archiac avait
dit il y a quinze ans ' en déclarant que les formations jurassique
, crétacée et tertiaire inférieure de la Grèce restent
encore à étudier.
Le fait qui ressort des opinions diverses et souvent contradictoires
émises sur le terrain crétacé de la Grèce, c'est
l'existence de la zone liippuritique, beaucoup plus riche en
fossiles que celle de l'Asie Mineure, puisque dans les parages
limitrophes de Ghéronée des couches entières ne sont composées
que d'hippurites également très-abondantes dans le
ravin de Kaprena (Livadie), notamment Vllippuriles bioculata
associée à de petites huîtres, une Phalodamye, une
Patelle et une Térébratule ' ; or en Asie Mineure une seule
espèce d'hippurite [llippurites cornu-vaccinum) se trouve
isolément sur un seul point (Amasia).
L'étage crétacé supérieur, représenté par les Rudistes,
repose en Grèce sur deux assises inférieures presque dénuées
de fossiles, dont le plus ancien a pour base les terrains de
transition.
1. llisL. des progr. de lagcol.., t. V, p. 164.
2. D'Archiac, Uisl, des progr. de la gëol., t. V, p. 167.