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souvent au noir foncé; la roche esl divisée en scliistes ou
dalles plongeant au nord 17° est, sous des angles de 35 à
ÛO degrés.
Dans les environs immédiats de Moudourlou, ce sont les
grès foncés qui constituent la roche dominante; ses couches
sont tantôt presque horizontales, tantôt plus ou moins
fortement redressées. A très-peu de distance au nord-estnord
de Moudourlou, une rangée de hauteurs de marnes et
de grès s'allonge presque parallèlement à l'Abbas Dagli,
et rétrécit d'abord la vallée ; mais celle-ci ne tarde point à
s'élargir en une belle surface unie, traversée par le Boli Sou,
qui n'est plus ici qu'un mince filet d'eau serpentant au milieu
d'un lit assez large. Les hauteurs qui bordent la vallée
sont toutes symétriquement striées par les couches nombreuses
de grès schisteux de teinte rouge ou noire, éclatant
sous le marteau et malheureusement toujours sans la
moindre trace organique; le plongement dominant des
couches est au nord ou nord-ouest-nord, sous des angles
de 60 à 70 degrés; cependant, sur plus d'un point, on les
voit dans une position presque horizontale.
La surface plane qui porte la petite ville de Moudourlou,
dont l'altitude est de 1,043 mètres, laisse fréquemment
percer les grès qui composent les montagnes limitrophes.
A l'est de Moudourlou, on aperçoit l'extrémité
occidentale du grand groupe montagneux de l'Ala Dagh,
laquelle n'est séparée de Moudourlou que par un espace
d'environ 2 lieues, espace hérissé de hauteurs boisées
toutes symétriquement rayées par les couches le plus souvent
verticales des marnes et des grès.
Au sud de Moudourlou (dans la direction de Nallukhan),
la contrée se relève très-rapidement, en sorte qu'à
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2 kilomètres de la ville, le sentier qui conduit à Nallukhan
atteint l'altitude de 1,159 mètres, et à 1 lieue 1/2 plus
loin, celle de 1,509 mètres. A cette élévation considérable
l'horizon est complètement limité par un labyrinthe de
montagnes, toutes rayées par des stries verticales qui repi'ésentent
autant de couches redressées. Un peu avant d'atteindre
l'altitude de 1,509 mètres, qui peut être considérée
comme le point culminant du sentier qui conduit de Moudourlou
dans la vallée de l'Alan Sou, on voit percer les
dolérites et les trachytes ' ; ces roches n'occupent que les
régions supérieures de la contrée, car on n'en a pas plutôt
franchi le point culminant, qu'elles disparaissent complètement.
De cette région élevée on descend dans une gorge
étroite désignée par le nom de défilé de Moudourlou (Moudourlou
Derbent) ; elle est limitée à son extrémité sudest
par une montagne assez haute, dont les sommets découpés
en pics, sont de calcaire blanc à cassure conchoïdo,
simulant la structure colonnaire du basalte, tanchs que les
flancs de la montagne ainsi que les parois de la gorge
(Derbent) sont composés de marne compacte, jaunâtre, de
texture fortement fibreuse, ce qui fait que la roche sur
place, de même que les fragments et quartiers amoncelés
à la suite d'éboulements, se présentent comme d'énormes
monceaux de bois ; le plongement de ces marnes est au
nord-est, sous un angle assez peu considérable malgré leur
proximité avec les trachytes ; par contre, des marnes exactement
semblables, situées à une distance beaucoup plus considérable
des roches éruptives, attestent l'action de ces
dernières par le bouleversement de leurs couches; il ne
1. Yoyez Roches éritpHves, p. 107.
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