210 T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR,
posés, calcaire très-analogue à celui de la côte qui fait
face (c'est-à-dire à la côte nord-ouest du golfe d'Édremid)
mais que, pour des motifs que j'exposerai quand nous nous
occuperons du terrain tertiaire moyen, je range provisoirement
dans ce dernier.
Les dépôts à habitus de terrain tertiaire inférieur les
plus rapprochés de la ïroade, ne se manifestent que sur la
limite nord-est de cette classique péninsule, notamment près
du Kazdagh Sou, dans les parages de Guiaour Kevi.
La monlagne sur le flanc de laquelle se trouve ce
village à une lieue environ à l'est du cours d'eau dont il
s'agit, est exclusivement composée d'un calcaire blanc
jaunâtre, à cassure conchoïde, passant souvent à un conglomérat
qui renferme beaucoup de fragments de thonschiefer
noir et de micaschiste, ainsi que des rognons de quartz;
quelquefois ces fragments sont reliés par un ciment assez
solide pour former une véritable brèche, mais à mesure que
de Guiaour Revi on s'avance vers Aïvadjyk, situé déjà dans
le domaine de la presqu'île de Cyzic, les calcaires à habitus
tertiaire se trouvent remplacés par un calcaire bleuâtre,
cristallin, très-analogue aux calcaires du terrain de transition,
en sorte qu'il devient fort difficile de décider la question
de savoir, si ces calcaires appartiennent etl'ectivement à
ce dernier terrain, ou s'ils ne représentent que les mêmes
dépôts tertiaires localement modifiés. Dans cette incerlitude,
j'ai provisoirement marqué sur ma carte, comme faisant
partie du terrain de transition, les dépôts qui occupent la
presqu'île de Cyzic, et dont la limite méridionale se trouverait
à peu près dans les parages d'Aïvadjyk.
Si au nord-est de Guiaour Kevi (dans la directipn de la
presqu'île de Cyzic) les calcaires ont un habitus très-diffé-
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rent de celui qu'ils possèdent tout autour de ce village, ils
conservent parfaitement leur faciès tertiaire à l'est de
Guiaour Kevi. En effet, bien que revêtue de puissants dépôts
détritiques, la vaste plaine qui se déploie (à peu d'interruptions
locales près) depuis Guiaour Kevi jusqu'à Mikhalitch,
présente de fréquents affleurements du calcaire
jaunâtre précédemment mentionné; on le voit quelquefois
percer en masses considérables, comme entre autres à Koulafly
Koï oil il offre de belles dénudations, et surtout à
Deblé Koï où il forme un renflement allongé qui se termine
par un rocher assez abrupt. Des affleurements semblables
s'étendent jusqu'à la rive septentrionale du lac de Maniyas,
en sorte qu'il est très-probable que ce sont ces mêmes calcaires
à habitus tertiaire qui composent d'une part le littoral
de la mer, à l'est de la presqu'île de Cyzic, et de l'autre
part les hauteurs qui s'avancent jusqu'à la lisière septentrionale
du lac. Il est également probable que le même
terrain constitue le bord méridional du Maniyas Gueul, en
s'étendant au sud tout le long du Sousourou Tchaï, contrée
sur laquelle nous reviendrons plus tard.
Les calcaires jaunâtres de Deblé Koï percent également
à travers les dépôts détritiques qui revêtent la plaine dans
laquelle est situé Kadi Koï, plaine traversée par le Karaderé
Tchaï, qui unit le lac de Maniyas avec le Mikhalitch Tchaï
et qui dans ces parages est presque aussi large que ce dernier.
Entre Kadi Koï et Mikhalitch, la surface du sol est
presque horizontale sur une ligne d'environ 2 lieues de l'ouest
à l'est, et les dépôts détritiques qui la revêtent deviennent
de plus en plus puissants, en sorte que les affleurements des
calcaires tertiaires (?) ne se manifestent qu'à de très-rares
intervalles ; cependant on les aperçoit fort distinctement le