64 T l i R U A l N CRÉTACÉ.
rétrécit considérablement par les saillies qu'y font les hauteurs
dont elle est limitée au nord et au sud. Ces dernières
sont composées d'un grès noir, qui très-probablement fait
partie du terrain crétacé; inallieureusement des dépôts
puissants de terre végétale qui nourrit d'épais fourrés de
buissons, masquent presque partout la charpente solide de
ces hauteurs, en sorte qu'on ne peut l'apprécier qu'à l'aide
de rares atïleuremeuts, ce qui est d'autant plus regrettable
qu'à mesure que l'on s'avance vers Khandek, le sol est
jonché de galets d'un calcaire blanc cristallin à fades de
terrain de transition. Cependant, eu égard à l'étendue restreinte
qu'occupent ces galets, il serait possible que le calcaire
blanc cristallin ne fût qu'une modification locale des
calcaires crétacés compactes ou friables, modification produite
par les dolérites situées dans la proximité de Khandek
c'est pourquoi j'ai cru pouvoir colorier sur ma carte
comme crétacé, l'espace compris entre Sukuneri et l'endroit
de l'apparition des dolérites dont il s'agit.
Maintenant que nous avons terminé notre coupe entre
Ismid et la chaîne de Boli, nous pouvons commencer la
séiie des coupes qui nous conduiront des parages de Zafiranboli
jusqu'à l'embouchure du Sakaria, et de là de nouveau
vers Ismid.
II.
Lorsqu'on quitte les parages de Zafiranboli, tout jonchés
de fossiles de terrain tertiaire inférieur, pour se transporter
à Sabandjilar, on n'a pas plutôt atteint cette der-
1. Roches éruptives, p. t'il.
C H A P I T R E II. 65
nière localité que l'on est frappé du changement subit opéré
dans l'aspect extérieur comme dans les conditions stratigraphiques
de la roche qui compose la contrée. Nonseulement
toute trace organique disparaît, mais encore le
calcaire devient marneux et siliceux, alterne avec des marnes
feuilletées et, au lieu d'être presque horizontalement stratifié
comme dans les parages de Zafiranboli, offre des couches
violemment redressées. Toutes ces conditions, parfaitement
dilférentes de celles qui caractérisent les calcaires fossilifères
de Zafiranboli, rappellent vivement les dépôts calcaréosihceux
de certaines régions crétacées de l'Europe.
Il est donc probable que le terrain crétacé, désigné
comme tel par ses fossiles à Eregli, se trouve déjà représenté
à Sabandjilar, quoique peut-être pas par les mêmes
étages, puisque dans la région d'Eregli la stratification est
presque horizontale, ce qui pourrait bien assigner aux
dépôts de Sabandjilar un âge plus ancien. Quoi qu'il en
puisse être, c'est selon toute vraisemblance dans les parages
de Sabandjilar que l'on peut placer approximativement la
limite nord-ouest du terrain tertiaire inférieur de Zafiranboli,
auquel appartiendrait encore le Douran Dagh et le
village Agatchkissé, ainsi que nous le verrons en étudiant
le terrain tertiaire inférieur.
A peu de distance au nord-ouest de Sabandjilar, la
contrée devient complètement montagneuse et fort pittoresque,
coupée de gorges profondes, et hérissée de massifs à
formes variées que revêtent de superbes forêts de charmes
[Carpinus hetulus), hêtres {Fagus silvestris), aunes [Alnus
glutinosa), etc., associés çà et là à l'érable (Acer oblusifolium),
et au pin [Pinus laricio). L'une des vallées principales
est celle qu'arrose le petit cours d'eau nommé Saband-
'îA,