142 ïlilUiAlN TlilìTlàUili INl'ÉUIEUlì.
clis|)osé à le faire bien longtemps avant d'avoir visiLé Kastaniouni,
l'examen de cette localité prete à cette hypothèse
un haut degré de probabilité. En ellét, à l'exception des
gypses qui manquent aux parages dont il s'agit, tout y rappelle
d'une nianière frappante les dépôts des grès et marnes
rouges des autres parties de l'Asie Mineure, ce qui permet
par conséquent d'assigner à ces derniers, dans l'échelle
chronologique des terrains, la place que des preuves positives
assurent aux dépôts analogues de la région de Kastamouni.
Aussi éprouvai-je un véritable sentiment de joie
lorsqu'en descendant la vallée fortement ravinée, qui du
plateau de ïaschbounar conduit à Kastamouni, j'eus le
bonheur de découvrir (à l'aide de la loupe) dans les conglomérats
et grès un grand nombre de Nummuliles Ramondi,
Defr., iV. planulala, d'Orb., et AlveoHna ovoidea,
d ' O r b . , var. oblonga, d'Arch.
Ces fossiles sont particulièrement abondants dans les
conglomérats compactes composés de petits grains de quartz
blanc hyalin; ils se trouvent également dans les grès rougeâtres,
jaunâtres et bleuâtres. Les roches dont il s'agit sont
divisées en couches plus ou moins puissantes, horizontalement
stratitiées ou très-légèrement inclinées au sud-ouest.
Une autre circonstance qui donne beaucoup d'intérêt cà
la contrée de Kastamouni, c'est l'indication précieuse qu'elle
fournit sur l'âge des serpentines et des trachytes de cette région
de l'Asie iMineure ; or les conglomérats et grès de Kastamouni
renferment des fragments de ces deux espèces déroché,
ce qui prouve que dans cette région elles sont plus anciennes
que le terrain tertiaire inférieur, tandis que le contraire
semble avoir lieu pour les serpentines que j'ai signalées sur
le revers occidental du plateau de Taschbouuar (p. 239).
CIIAI'ITUE III. 243
La colline élevée que couroniie le château de la ville de
Kastamouni, dont l'altitude est de 850 mètres, est composée
de grès jaune friable, à stratification presque horizontale.
Cette roche, associée à un conglomérat grossier fpii renferme
des fragments trachytiques et rappelle les conglomérats
éocènes de Yuzgat, compose également les hauteurs qui entourent
Kastamouni, hauteurs dont les surfaces nues, arides,
symétriquement rayées par des couches soit horizontales,
soit inclinées au sud, contribuent à la physionomie monotone
imprimée au paysage.
VIL
Lorsque de Kastamouni on se rend au village Tchoban,
situé sur le revers nord-est de l'ilkas Dagh, on a à franchir
trois rangées de hauteurs, formant trois lignes presque parallèles
dirigées en moyenne du nord-est au sud-ouest. Ce
triple rempart montagneux est séparé de la ville de Kastamouni
par la vallée de Kara Sou, et de la chaîne de l'ilkas
Dagh par la vallée de Kara Déré.
C'est à 1 lieue 1/2 environ au sud-est-sud de Kastamouni
que l'on descend dans la vallée de Kara Sou, dirigée
en moyenne du sud-ouest au nord-est. Les deux bords sont
formés par des massifs de grès et de conglomérat horizontalement
stratifiés, d'une altitude moyenne d'environ
1,000 mètres, et du haut desquels on embrasse un horizon
assez étendu dans la direction du nord-est, mais limité au
sud et au sud-est par l'ilkas Dagh.
Du côté du nord-est, le pays se présente hérissé par
plusieurs groupes de montagnes peu élevées, parmi lesquelles
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