208 T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
trachytiques que j'ai signales^ entre Tchanclarlyk et les
parages d'Ayasma.
La hauteur qui porte le petit village Ayasma est composée
d'un calcaire sableux ou marneux à cassure conchoïde
et de teintes grisâtre, jaunâtre ou blanchâtre, selon qu'il est
plus ou moins imprégné par l'oxyde de fer, ce qui est fréquemment
le cas, et donne alors à la contrée une teinte jaunâtre.
La roche est régulièrement stratifiée, et les couches
sont tantôt fortement redressées tantôt presque horizontales.
La plaine très-accidentée tout autour d'Ayasma, se trouve
bordée au sud-est par un rempart trachytique, dont les embranchements
s'avancent çà et là jusque dans l'intérieur
de la plaine, où souvent la roche éruptive affleure de dessous
les dépôts calcaires, qui forment des collines ondulées
mais assez élevées pour masquer la vue de la côte, en
sorte que ce n'est qu'à 3 lieues environ au nord d'Ayasma,
notamment dans les parages de Yahya Koï, que les hauteurs
s'aplanissent et que la surface de la plaine, devenue
parfaitement unie, se déploie sans interruption jusqu'à la
mer.
A peu de distance au nord-est-nord d'Ayasma, sur le
sentier qui de ce village conduit à Edremid en passant par
Gurmé, Karagatch et Kemer, le rempart trachytique qui,
ainsi que je l'ai dit, borde au sud-est la plaine accidentée
d'Ayasma, se trouve remplacé par des massifs d'un calcaire
bleuâtre souvent schisteux et marneux. Ce calcaire
qui du côté de l'est s'appuie probablement sur les syénites
du IMadara Dagh, paraît se rattacher aux calcaires et
marnes qui composent les hauteurs de la plaine d'Ayasma
'I. Roches éruptiveSj p. 63.
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mais qui, entre Ayasma, Gurmé et Karagatch, sont masqués
par de puissants dépôts de sable, passant çà et là à
une brèche solide, horizontalement stratifiée. Cependant, à
Karagatch les schistes calcaires et marneux reparaissent,
et on les voit dans l'intérieur du village même, tantôt percer
de dessous les maisons, tantôt surgir dans les rues en
masses voiilées ou diversement ployées.
Au nord de Karagatch ce calcaire compose des hauteurs
considérables qui rendent la contrée assez montueuse, en
sorte c{ue l'on descend dans la plaine d'Édremid par une
espèce de défilé ou de gorge, traversant des masses élevées
de calcaire schisteux ou feuilleté de teinte grise ou blanchâtre,
cjui s'étendent jusqu'à la mei' et s'y terminent en
falaises escarpées.
Dans la plaine même d'Edremid, ce calcaire est masque
par de puissants dépôts à apparence diluvienne, mais
qui néanmoins se rapportent au terrain pliocène d'origine
lacustre, ainsi que nous le verrons quand nous serons à
étudier les terrains tertiaires supériejurs. Cependant le calcaire
susmentionné continue à former les hauteurs qui
bordent la plaine d'Édremid du côté du sud-est.
Lorscjue d'Edremid on se chrige (à l'ouest) le long du
littoral mérichonal de la péninsule de Troade, on traverse
d'abord des masses de calcaire noir à habitus de terrains
de transition ^ s'étendant au delà de Papazlu ; mais à peu
de distance à l'ouest de cette localité et notamment dans la
proximité de Narlu, les coteaux qui descendent jusqu'à la
plage, frappent tout d'abord par les teintes blanches qui
les revêtent, à cause du calcaire friable dont ils sont com-
I. Voyez Terrains de Ircmsilwn, p. 538.
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