3 6 0 T E R R A I N TERTIAiRE INFÉUIEOR. C H A P I T R E VI. 3 6 ' I
mentaires, qui, selon toute apparence, se rattachent à l'extrémité
septentrionale de l'Ala Dagh. Ces dépôts se présentent
à peu de distance au sud de Khodjahadjilti sous la
forme de hauteurs mamelonnées, bordant des deux côtés
celte partie inférieure de la vallée du Yahialu Sou. Elles
consistent en un calcaire blanchâtre ciistallin, non stratifié,
eslialant sous le marteau une odeur bitumineuse, et rappelant
le calcaire de la portion du Karamas Dagh, caractérisé
par des fossiles éocènes, ainsi que nous le verrons
plus tard.
Aussitôt que, dans les parages de Yahialu, situé à une
altitude de 1,170 mètres, on quitte la vallée du même nom,
pour se diriger le long de la rive droite du Zamantia Sou
sur Farasch, on entre dans une région montueuse et horriblement
bouleversée, que l'on traverse du nord-est-nord au
sud-ouest-sud sur une ligne d'environ 6 lieues, avant d'apercevoir
le Zamantia Sou, et sans aucune échappée ni sur les
montagnes qui se trouvent à l'est de cette rivière, ni sur le
massif de l'Ala Dagh, car on chemine constamment au
milieu de gorges profondes, resserrées entre des remparts
qui limitent l'horizon de tous côtés, malgré l'élévation trèsconsidérable
de plusieurs de ces gorges, puisque l'une
d'elles, située à 3 lieues environ au sud-ouest-sud du village
Yahialu, a une altitude de 1,138 mètres.
Sur tout cet espace, la roche dominante est un calcaire
bleuâtre, cristallin, exhalant une odeur bitumineuse et disposé
en couches soit verticales, soit inclinées en sens
inverse des deux côtés des vallées et des gorges, savoir :
au sud 30° est et au nord 30° ouest. Le calcaire bleuâtre
passe quelquefois tantôt à un schiste blanchâtre sableux,
divisé en plaques plus ou moins fortement redressées et
même tordues et plissées, tantôt à une serpentine luisante
massive ou schisteuse.
A mesure que l'on se rapproche de Farasch, on voit
s'élever le long des flancs des montagnes qui bordent la
contrée à l'ouest et à Test, d'énormes dépôts de conglomérat
et brèches plus ou moins compactes et solides, composées
de galets d'un calcaire foncé, empâtés dans un
ciment calcaire le plus souvent colorié en rouge par l'oxyde
de fer. Ces dépôts (probablement miocènes), qui à eux seuls
forment de gigantesques terrasses, sont divisés en bancs
puissants, presque toujours horizontaux, quelquefois plongeant
à l'ouest 10° sud, sous des angles de 25 à 30 degrés.
Par leur teinte rouge, ils donnent à toute la contrée une
physionomie particulière, et rappellent, sous plusieurs rapports,
certains conglomérats dévoniens de l'Europe.
C'est à 1 lieue 1/2 environ au nord de Farasch, qu'au
bout de 6 heures de marche pénible, le voyageur se trouve
placé comme par enchantement sur le bord d'un abîme, au
fond duquel il voit bouillonner les ondes du Zamantia Sou;
tel est l'aspect sous lequel se présente ici la vallée qu'arrose
ce cours d'eau, près de la rive droite duquel est situé
Farasch. Les énormes rochers de conglomérat au milieu
desquels est encadrée la gorge qui conduit vers la vallée
par une pente assez abrupte, ne laissent apercevoir les
hauteurs plus élevées sur les flancs desquelles s'appuient
ces conglomérats, que lorsqu'on est déjà descendu à
Farasch. On voit alors que les hauteurs c|ui, des deux côtés,
bordent la ville de Zamantia Sou, font partie du même
massif de l'Ala Dagh et ciu'elles doivent être rapportées au
même terrain, que j'ai provisoirement rangé dans le terrain
tertiaire inférieur ; or, comme les hauteurs qui constituent