29S TE R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
tente de qui j'avais soumis plusieurs de ces empreiates.
elles pourraient également api)artenir au terrain tertiaire
intérieur et moyen, mais ne l'appellent point le facies d'un
lossile crétacé.
Sur la rive droite de l'Alara Tcliaï, non loin du pont
qui traverse ce cours d'eau, se dresse un rocher élevé,
composé de calcaire blanchâtre, alternant avec des marne^
bleuâtres à couches contournées et diversement plissées;
il se détache comme une dalle gigantesque et solitaire de^
hauteurs limitrophes, et se trouve couronnée par le château
nommé Aliar Kalessi ou Aliar Bissar, d'où l'on jouit d'un
coup d'oeil magnifique; vu de ce point, l'Alara Tchaï, encaissé
entre deux rangées de falaises déchiquetées, qui
descendent vers la rivière en pentes douces toutes revêtues
d'une riche végétation, se dessine de la manière la plus
liittoresque. La petite vallée latérale dans laquelle est situé
le village Aliar, non loin de la rive gauche du cours d'eau
du même nom, est assez unie et se trouve bordée des deux
côtés par des collines arrondies ou aplaties, de teinte blanchâtre,
plus ou moins boisées.
La vallée principale de l'Alara Tchaï est séparée de
celle du Karga Tchaï par une série de hauteurs très-boisées,
composées de marnes qui alternent tantôt avec un
calcaii-e jaunâtre à cassure conchoïde, tantôt avec un calcaire
blanc crayeux à cassure esquilleuse, tantôt enfin avec
un conglomérat grossier fort solide composé de galets ari
ondis d'un calcaire foncé bleuâtre, très-différent des calcaires
qui figurent dans la région comprise entre Adalia et
le Karga Tchaï, et ayant le faciès d'une roche appartenant
aux terrains de transition. Aussi, à mesure que l'on s'avance
de l'Alara Tchaï vers le karga Tchaï, les calcaires foncés
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bleuâtres associés aux micaschistes et aux thonschiefer
remplacent-ils les calcaires blancs, les marnes et les grès
que nous avons vu figurer comme éléments constitutifs de
toute la contrée, que nous avons traversée depuis Istenaz
jusqu'au Karga Tchaï. En conséquence, c'est dans les parages
de ce dernier cours d'eau que je me suis permis de
placer provisoirement la limite entre le tei'rain tei'tiaire inférieur
do la Pampliylie, et le vaste domaine des terrains
de transition qui occupent la portion méridionale de la Ciiicie
Trachée.
Maintenant, lorsque nous examinons la longue ligne
que nous avons parcourue depuis Makri jusqu'à Istenaz, et
de là jusqu'au Karga Tchaï, nous voyons qu'elle suffit pour
nous donner une idée générale de la constitution géologique
de la Pamphylie, parce que la ligne dont il s'agit franchit,
dans toute sa longueur, cette contrée qui ne forme qu'une
bande étroite entre la mer et les nombreux massifs du Taurus
pisidien. Malheureusement il n'en est plus de même
de la portion de noire coupe comprise entre Makri et Istenaz,
car comme celle-ci ne traverse, du sud-ouest au nordest,
que la région septentrionale de la vaste péninsule
lycienne, elle est d'autant moins propre à nous révéler la
nature géologique des régions situées en dehors du pays
qu'elle franchit, qu'elle ne nous fait pas suffisamment connaître
même la bande étroite qu'elle embrasse, puis(|ue
ce n'est point à l'aide de caractères paléoiitologiques ([ue
j'ai rangé dans le terrain tertiaire inférieur la contrée comprise
entre Makri et Istenaz, mais seulement en m'appuyant
sur des considérations d'analogie. Il en résulte que, eu
égard aux résultats trop peu satisfaisants des études f|ue
j ' a i été à même de faii'e dans la péninsule lycienne, il est
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