S4G T E R R A I N TlìRTIATIìn: INFÉBIEDR.
posent, les conglomérats, figurent des dolérites et des basaltes
probablement empruntés aux roclies de cette nature
situées entre tladji Ilamza et Osraandjïk, ce qui prouverait
que, si les conglomérats sont réellement de l'âge tertiaire
inférieur et non pas plus récents, réruption des
dolérites et des basaltes a dii avoir lieu, dans ces régions,
aiiiérieurement à l'époque éocène.
Ces conglomérats forment deux longues lisières frangées
et irrégulièrement découpées qui remontent, jusqu'à une
hauteur peu considérable, les versants opposés de l'Ilkas
Dagh et du Kousch Dagb, et se trouvent échelonnées des
deux côtés du Deverek Tchaï, sous forme de collines ondulées
qui çà et là laissent percer les calcaires noirs cristallins
subjacents.
A 4 lieues environ au nord-est de Tosia, ces conglomérats
s'associent soit à des marnes blanches à cassure conchoïde,
disposées en couches horizontales ou légèrement
inclinées au nord, soit à des masses considérables de gypse
et de grès; fait qui est peut-être de nature à fournir un
argument de plus en faveur de l'hypothèse qui m' a décidé
à ranger tous ces dépôts dans le terrain tertiaire inférieur,
malgré leur analogie avec les dépôts quaternaires ou pliocenes
de certaines régions de l'Asie Mineure, et entre autres
avec les conglomérats qui bordent des deux côtés les remparts
du Tmolus et du Messogis.
A mesure que l'on remonte la vallée du Deverek Tchaï,
en s'éloignant de Tosia pour se rapprocher de Iladji Ilamza,
on voit la contrée se colorer de plus en plus de teintes
jaunes, rouges et blanchâtres, à cause des marnes et des
grès qui bordent, d'un côté l'Ilkas Dagh, et de l'autre le
Kousch Dagh, et qui reproduisent la physionomie si carac-
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téristique pour certaines régions éocènes de l'Asie Mineure.
Comme partout oii ces dépôts à surfaces nues et arides encaissent
des vallées étroites et profondes, les chaleurs de
l'été deviennent excessives, de même, dans la vallée de
Deverek, la température estivale acquiert un degré d'intensité
tellement forte, que le 25 août (1850), lorsque je m'y
trouvais, entre Tosia et Hadji Ilamza, le thermomètre centigrade
marqua 34°,2 à l'ombre (à midi), bien que l'altitude
de ces parages soit de près de 600 mètres.
A 7 lieues environ au nord-est de Tosia, les calcaires
foncés, cristallins, ainsi que les thonschiefer reparaissent des
deux côtés de la vallée.
En suivant les divers dépôts du terrain tertiaire inférieur
depuis Boli jusqu' à Kastamouni, et depuis cette dernière
ville jusqu' à la vallée de Deverek, nous avons parcouru
une longue bande dirigée en moyenne de l'ouest-sud-ouest
à l'est-nord-est, et limitée au sud par les chaînes de l'Ala
Dagh, Ischik Dagh et Ilkas Dagh, et au nord par les chaînes
(presque parallèles à ces dernières) d'Ilichlar Dagh, Douran
Dagh, Aroud Dagh et Alfar Dagh. Afin d'être à même
d'apprécier l'extension cfue le terrain tertiaire inférieur, qui
constitue cette bande, présente dans les directions du nord
et du sud, nous allons la traverser du sud au nord (et par
conséquent perpendiculairement à son extension longitudinale),
en traçant une coupe depuis Angora jusqu'à Tcherkesch
et depuis Tcherkesch jusqu' à Zafiranboli. C'est l'examen
de ces parties de la Paphiagonie et de la Galatie qui
fera le sujet du chapitre suivant.
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