i 1 ^
IflJ TE R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
VI.
Nous quitterons maintenant la région comprise entre
rAdirnas ïcliaï et le Sonsourou Tchaï pour retourner vers
le golfe de Smyrne, afin d'étudier d'abord la contrée située
entre les cours inférieurs du Gediz Tchaï et du Bakiu- Tcliaï
et ensuite cette dernière rivière et le golfe d'Edremid.
Lorsqu'on se rend de Smyrne par JMemnien à Guzel-
Hissar, on voit, à peu de distance au sud-ouest-sud de
Memmen et de la rive gauche du Gediz Tchaï, surgir au
milieu des puissants dépôts détritiques qui revêtent la contrée,
une colline considérable d'un calcaire analogue à celui
qui compose le littoral méridional du golfe Eléatique, et
qui, de même que sur ce littoral, plonge au nord-est. Cette
colline est séparée des hauteurs trachytiques situées près de
Memmen, par une lisière étroite d'argile et de cendres volcaniques
; cependant, sur plusieurs points la colline est en
contact avec des affleurements d'un trachyte ferrugineux.
Une colline semblable, mais dont la roche est plus jaunâtre
et chamarrée de dessins clendritiques, s'élève non loin de la
première en s'étendant jusqu'à un peu au delà du village
flalvadji. Dans les deux collines le plongement dominant des
couches est au nord kO° est; la roche renferme beaucoup de
concrétions siliceuses, et alterne avec des variétés calcaires
plus ou moins foncées. A i l / 2 lieue environ au nordouest
nord de Turkelu, apparaissent de nouveau des hauteurs
d'un calcaire blanchcâtre divisé en minces couches ou
dalles plus ou moins fortement redressées. Tous ces dépôts
c|ui du côté de l'est s'étendent jusqu'aux massifs trachy-
CIIAPITRE II. 193
tiques du Hassan Dagh se trouvent échelonnés depuis Turkelu
jusqu'au Kourouderé Tchaï. Ils passent çà et là à une
brèche très-solide composée de fragments trachytiques que
relie un ciment calcaire ¡"cependant la roche dominante est
un calcaire homogène, jaunâtre, à cassure conchoïde et tellement
riche en substance siliceuse, que souvent des bancs
entiers sont presque exclusivement composés de silex dont
la teinte jaunâtre se confond avec celle du calcaire, en sorte
qu'il n'est pas toujours facile de distinguer l'un de l'autre.
Les dépôts calcareo-siliceux cjui dominent entre Memmen
et Guzel Hissar composent des hauteurs arrondies qui d'un
côté s'allongent du sud-est au nord-ouest dans la direction
du littoral, et de l'autre se déploient le long de la lisière
mérichonale du Hassan Dagh. Guzel Hissar est située sur
l'une de ces hauteurs, et le village se présente d'une manière
assez pittoresque pour justifier son nom de Beau-Châieau'^.
Il est probable que le domaine calcaire que nous
venons de traverser, depuis Blemmen jusqu'à Guzel Hissar,
se rattache directement aux hauteurs qui bordent les deux
baies situées, l'une à l'ouest de Guzel Hissar, et au fond de
laquelle se trouvait jadis la célèbre Èlyrina, et l'autre au
nord-est de cette première, et qui est l'emplacement de la
non moins célèbre Eloea. Le calcaire qui compose les hauteurs
dont est bordée la baie de Myrina est disposé en
couches puissantes plongeant d'une manière abrupte vers la
mer, au nord 23°-30° est, sous des angles de 20 à 30 degrés.
Du côté du sud-est, la baie de Rhjrina débouche dans une
vallée herbeuse encadrée de hauteurs calcaires à contours
ondulés. A 3 lieues environ au sud-est-sud de la baie, cette
^. Guzel, beau^ joli ; Hissar, château.
I I . 13