3 3 S T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR. CHAPITRE VI. 3 3 9
Au reslc, les quelques représentants de la végétation
arborescente qui saluent le voyageur aux approches de
Baschkischla, ne sont que les avant-coureurs des belles forêts
qui se développent de plus en plus, à. mesure qu'il francliit,
en clieminant pour ainsi dire au niilieu d'un parc immense,
l'espace de près de 9 lieues qui sépare Baschkischla de
Sarioglan. Sur toute cette étendue, le calcaire bleuâtre et les
marnes vertes constituent toujours les roches dominantes,
sous forme de masses soit non stratifiées, soit divisées en
couches minces plus ou moins fortement redressées. Parmi
les hauteurs nombreuses ainsi composées, ce sont les montagnes
nommées Alipetché et Hadji Baba qui se distinguent
par leurs dimensions et leur élévation; toutes deux se dressent
à une certaine distance au nord du sentier qui conduit
de Baschkischla à Sarioglan.
Ce dernier village dont l'altitude est de 1,348 mètres,
est situé sur les contre-forts septentrionaux du Boudjak
Dagh, composé, selon toute apparence, également de calcaire
bleuâtre et de marnes schisteuses rouges ou noires; ce sont
encore ces roches qui constituent la contrée fort montueuse
et richement boisée qui s'étend à l'ouest de Sarioglan jusqu'à
Aïdjilar, village situé sur une hauteur arronctie qui,
malgré une altitude de plus de 1,300 mètres, produit un
excellent raisin, dont les habitants (bien entendu la portion
chrétienne) font un vin très-sec.
Du côté du sud, la hauteur qui porte Aïdjilar n'est séparée
que par quelques vallées et renflements, du massif aplati
couronné par les ruines imposantes de l'antique Isauria,
connues dans le pays sous le nom kalessi ou Zengihar
kalessi. Les bords supérieurs du massif forment une
espèce de muraille naturelle recourbée du nord au nord-esl.
et servant d'enclos extérieur à la dépression presque circulaire,
au fond de laquelle se trouvent les débris de l'antique
cité.
Cette dépression s'ouvre du côté de l'ouest par une issue,
consistant en mie vallée étroite qui se rétrécit de l'est à l'ouest
en une gorge ou défilé, bordé au nord par le prolongement
de la hauteur qui porte les ruines. Le défilé, creusé dans
des masses de calcaire plus ou moins schisteux, débouche
(à l'ouest) sur une surface accidentée qui constitue la plateforme
d'une première terrasse, dont on descend d'abord sur
une deuxième terrasse et ensuite, par une pente assez
abrupte, dans une belle vallée arrosée par un affluent du
Tcharchembé Sou. En descendant dans cette vallée, non
loin de Siristat, on voit le bord septentrional de la pente
sinueuse qui y conduit, revêtu de dépôts considérables de
calcaire blanc, friable comme du sable, horizontalement
stratifié.
Ces ctépôts sont, sans doute, d'un âge comparativement
ti'ès-récent, et peut-être d'origine lacustre.
Entre SirisLat et Alitersché, se déploie une surface unie
qui se confond avec les bords du lac cte Soghia, parfaitement
desséché à l'époque OLI je m'y trouvais (16 oct. 1848).
Cette plaine, dont la nudité conh'aste avec la belle végétation
de la vallée de Siristat, est entourée des côtés sud-est
et est par des hauteurs de calcaire bleuâtre passant au
marbre blanc, roches qui constituent ]5resque exclusivement
la contrée comprise entre Siristat et Alitersché \
'I. Dans la coupo que je viens de développer depuis Karaman jusqu'il
Sirislat, je n'ai pu apprécier la composition des chaînes montagneuses qui
se dressent au nord et au sud de cette coupo, telles que Bozkir Dagli, Ala
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