I G T E R R A I N JURASSIQUE.
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ment des couches est, à quelques excepLions locales près, le
plus souvent au nord-ouest ou à l'ouest; d'ailleurs, les empreintes
dont il s'agit se trouvent dans une de ces marnes
noires compactes, qui jouent un rôle dominant parmi les
roches dont est composée la vaste contrée comprise entre
Boli et Nallukhan. Dans les parages mêmes où je recueillis
les fossiles si caractéristiques pour le terrain jurassique, les
montagnes qui s'avancent dans l'intérieur de la vallée, y
forment une espèce de porte naturelle par laquelle on descend
à Nallukhan, et d'où la vallée de l'Alan Sou se présente
d'une manière extrêmement pittoresque.
Le petit bourg de Nallukhiin est gracieusement disposé
sur les flancs d'une hauteur coloriée en rouge par les grès,
dont les bancs redressés couronnent les sommets comme
autant de tourelles. La partie de la vallée occupée par les
vastes jardins de Nallukhan et traversée par l'Alan Sou
(réduit ici à l'état d'un ruisseau imperceptible, quoique
coulant au milieu d'un lit fort large) a une altitude de
765 mètres.
A moins d'une lieue à l'est de Nallukhan, les grès et
les calcaires se trouvent percés par les trachytes que j'ai
déjà signalés ailleurs % en faisant observer que, du côté du
sud, ils n'atteignent point les dépôts lacustres du grand
bassin de Beïbazar, mais se trouvent séparés de ce dernier
par des massifs de grès rouge et de marnes jaunes (jurassiques
[?]). L'extension des trachytes dans la direction de l'est
paraît également fort restreinte; car, déjà à 5 kilomètres
à l'est de Nallukhan, ils sont remplacés par des hauteurs
composées de schistes calcaires jaunâtres, rappelant la
1. Voyez Roches érupiives, p. 107.
pierre lithographique et plongeant à l'ouest sous des angles
de 25 à 30 degrés, tandis que les hauteurs situées plus au
sud de celles dont il s'agit, sont rayées par des couches verticalement
redressées.
A mesure que l'on s'avance à l'est de Nallukhan pour se
rendre à Beïbazai', toute végétation arborescente disparaît,
et l'aspect de la contrée semble avertir le géologue du voisinage
du domaine des dépôts lacustres, empreints en Asie
Mineure d'un caractère si tranché. Cependant, bien que la
contrée s'aplanisse successivement, sa charpente solide se
laisse apercevoir çà et là; ainsi à 2 lieues environ à l'est de
Nallukhan, on voit percer à travers les collines, des marnes
et des calcaires marneux blancs ou jaunâtres, divisés en
minces feuillets, mais offrant un plongement au nord-est ou
au sud 36° ouest sous des angles de 50 à 60 degrés, c'està
dire un plongement un peu dilTéi'ent de celui qui caractérise
les dépôts que nous venons de traverser depuis Boli
jusqu'à Nallukhan; il serait donc possible que ces schistes
calcaires ou marneux ne fissent plus partie du terrain jurassique,
hypothèse d'autant plus vraisemblable qu'à peu de
distance, à l'est de cet endroit, les marnes renferment des
empreintes d'un pecten tertiaire voisin du P. Jacohoeus ou
P. burdigalensis ; ce qui incliquerait qu'à 2 lieues 1/2 environ
à l'est de Nallukhan, le terrain jui'assique se trouve
interrom]ui par des dépôts miocènes, sans que cependant
j'aie pu découvrir une limite quelconque entre ces deux terrains.
Dans lous les cas, le terrain tertiaire moyen ne doit
former ici qu'un affleurement tout à fait local et fort peu
étendu (qu'à cause de cela je n'ai point marqué sur ma
c a r t e ) , car déjà à 2 kilomètres plus loin, c'est-à-dire à 3
lieues à l'est de Nallukhan, apparaissent les dépôts lacustres