228 TE R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
éocènes, il est difficile de se refuser à la conclusion que
tous les dépôts susmentionnés ne sont qu'autant de
membres du même terrain teiiiaire inférieur.
Dans les parages de Kara Gueul (un peu à l'est de
ce lac), les marnes, brèches, grès et calcaires sont remplacés
par les trachytes, ce qui a particulièrement lieu dans
les montagnes qui bordent la contrée du côté du nord ;
les trachytes sont accompagnés de conglomérats composés
de fragments trachytiques agglutinés par un ciment verdâtre.
Si ce ciment, ainsi que cela en a toute l'apparence,
a été fourni par les marnes vertes, appartenant très-probablement
au terrain tertiaire inférieur, on pourrait en conclure
qu'ici, de même que dans le Keredi Dagh, l'éruption
des trachytes se rapporte à une époque post-éocène.
C'est dans la proximité du lac Kara Gueul qu'en venant
de Keredi, on voit pour la première fois se dessiner du
côté du sud le Baïndir Dagh, sous la forme d'une masse
allongée assez considérable, mais fort peu boisée. Dans ces
parages, la contrée que l'on traverse pour se rendre à
Baïndir s'abaisse notablement dans la direction du nordest.
Sur ce plan incliné les trachytes percent cà et là en
formant du côté du nord quelques hauteurs; et comme
demère ces dernières, ainsi que tout autour du Baïndir
Dagh, des massifs considérables de calcaire grisâtre à
cassure conchoïde se dressent en grand nombre, on peut
en conclure que l'apparition des trachytes est locale, et
que cette roche n'a ici qu une extension comparativement
restreinte.
La pente inclinée par laquelle on descend vers Baïndn
conduit dans la plaine ondulée que parcourent les
i-ephs tortueux du Hammamlu Sou, dont l'altitude dans
CHAPITRE m. 229
ces parages est de 1,050 mètres, tandis que celle de Baïndir,
situé sur une colline qui borde la rive gauche de ce
cours d'eau, est de l,2oà mètres.
Sur l'espace de h lieues qui sépare Baïndir de Kuleli
la vallée traversée par le Hammamlu Sou forme une surface
presque horizontale, revêtue d'un assez beau gazon,
mais complètement déboisée ; elle est bordée au sud par le
ïchamtchal Dagh et le Dogdou Dagh, composés en grande
partie de calcaire gris à cassure conchoïde, et au nord par
des rangées de hauteurs arrondies et nues de grès jaune,
rappelant beaucoup les grès calcaires ou calcaires sableux
qui dans les parages de Keredi renferment des fossiles éocènes
(p. §23) ; ils sont quelquefois associés à des marnes
bleues compactes, à couches également presque horizontales
ou légèrement inclinées au sud-est ; ainsi, tout ferait
supposer que l'on est toujours dans le domaine du terrain
tertiaire inférieur, positivement constaté dans les parages
de Keredi.
A 2 lieues environ au nord-est de Baïndir on voit surgir,
au miheu des grès et des marnes, des masses arrondies
de trachyte grisâtre ou rougeâtre et de basalte foncé
à texture plus ou moins poreuse. Ces roches composent des
rangées de collines qui se rapprochent de plus en plus de la
rive gauche du Hammamlu Sou et finissent par dérober la
rivière à la vue. La contrée prend alors l'aspect d'un plateau
très-accidenté, exclusivement composé de roches éruptives
qui s'étendent jusqu'à environ 2 lieues au nord-est de
Baïndir, pour céder la place à un calcaire gris, à cassure
conchoïde, divisé en prismes et en colonnes, de manière à simuler
les basaltes au contact desquels il doit sans doute
cette disposition anormale. C'est de ce calcaii-e qu'est comm