310 T r i l ì R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUlì.
pides niais insaisissables, puisqu'elles n'alteignent point la
surface, et ne pouiTaient d'aillein's être puisées sans éviter
le melange du liquide inlect du lac; aussi, rien n'égale sa
joie loi'squ'en débouchant dans la plaine où se trouve Bildjès,
il aperçoit les (juelques puits qui y sont creusés.
La roche c|ui compose les hauteui's dont est formée la
ceinture littorale que je viens de décrire consiste, soit en calcaire
souvent rougi par l'oxyde de fer et chamarré de cristaux
de kalkspath blanc d'un éclat métallique, soit de minces
schistes de marnes blanchâtres plus ou moins endurcies;
ces i-oches sont distinctement stratifiées, à couches tantôt
verticales tantôt plongeant à l'est-nord-est.
La plaine de Bildjès, dans laquelle on débouche (en venant
de Yenischehr) au sortir de la longue ceinture rocheuse
qui entoure le littoral occidental du Beïschehr Gueul, est
revêtue de dépôts, détritiques fortement rougis par l'oxyde
de fer, dont l'origine pourrait bien se l'attacher ici à la désagrégation
de ce minéral, qui forme des filons fréquents
dans les calcaires du littoral. La plaine est arrosée par un
petit i-uisseau et bordée à l'ouest par des massifs de serpentine'.
La belle végétation qui caractérise les hauteurs dont le
lac est bordé depuis Yenischehr jusqu'cà son extrémité nordest,
s'évanouit dans les parages de Bildjès situé à une altitude
de -1,200 mètres; on n'y aperçoit plus ni vigne ni
figuier.
Si le lac de Beïschehr vu de l'ouest n'offre rien de remarquablement
pittoresque et, dans tous les cas, rien qui
puisse rappeler sous ce rapport le lac d'Egerdir, par contre
I. Voyez Roches értipUves, [). 433.
CHAPITRE V. 3-17
on jouit d'un coup d'oeil magnifique lorsqu'on côtoie la rive
orientale du Beïschehr Gueul pour se rendre de Bildjès à
Iverelu, car alors, on a devant soi tout le panorama de la
contrée montagneuse de la Pisidie avec les sommets argentés
du Kouzoukoulak Dagh.
Les montagnes de calcaire blanc à cassure conchoïde
qui bordent du côté de l'est la plaine de Bildjès, s'étendent
le long du lac jusqu'à Kerelu, interrompues çà et là par des
aflleurements serpentineux. Tantôt elles s'avancent jusqu'au
lac et y plongent d'une manière abrupte, tantôt se terminent
à une certaine distance de ce dernier, et en sont séparées
par des plages plus ou moins étendues, qui se déploient
quelquefois en belles prairies, dont le sol noii', composé de
substances empruntées aux roches talqueuses et calcaires,
constitue une terre grasse très-fertile; sur d'auties points,
les plages sont hérissées de plantes palustres, qui tendent
de plus en plus à empiéter sur le lac en y créant des marais
susceptibles de se convertir un jour en terrain solide.
Quant aux conditions stratigraphiques des hauteurs calcaires
comprises entre Bildjès et Kerelu, elles se manifestent
de la manière la plus prononcée : toutes les surfaces se
présentent syméti'iquement striées par les couches fortement
redressées, dont le plongement dominant est au sud 5°—9°
est, sous des angles de 70 à 80 degrés.
Enfin, la plupart de ces hauteurs sont peu boisées, cependant
on y voit çà et là le beau chêne du Liban {Quercus
Libani, Oliv.).
Les considérations d'analogie qui m'ont fait ranger provisoirement
dans le terrain tertiaire inférieur les dépôts calcaii'es
qui entourent le lac de Beïschehr, me portent également
à rapporter au même terrain la majorité des massifs