Î90 TRRRAhX TERTIAIRE INFÉRIEUR.
mais à une 1/2 lieue plus loin dans la même direction, les
trachytes et les tufs surgissent de nouveau pour faire place
à leur tour à des calcaires d'un aspect très-ditlerent de celui
des calcaires qui les précèdent, car les premiers rappellent
parfaitement les calcaires des terrains de transition ; d'ailleurs,
ils deviennent schisteux et passent aux thonschiefer et
aux talcschistes, en plongeant au sud 50° est, sous des
angles de 50 à 60 degrés. Cependant dans les parages
d'Idisch, ces roches si éminemment empreintes du cachet
des terrains de transition, sont çà et là interrompues par les
calcaires blancs à faciès tertiaire. Enfin, à 8 lieues environ
à l'est-nord-est de Kayalar, on franchit la petite plaine circulaire
qui, ainsi que nous l'avons vu \ représente probablement
le fond d'un ancien cratère, et l'on se retrouve
encore une fois au milieu des calcaires à fades tertiaire mais
intimement liés aux talcschistes et aux thonschiefer qui
finissent par dev enir dominants, en sorte cjue ce sont ces
deux roches qui (çà et là associées à des tufs trachytiques),
non-seulement percent partout dans les parages immédiats
de Bolat, mais qui probablement constituent la contrée située
au sud de la ligne que l'on suit depuis Rayalar jusqu'à
Bolat, contrée hérissée de montagnes, parmi lesquelles on
aperçoit assez distinctement l'Alatchan Dagh, que j'ai rangé
provisoirement dans les terrains de transition représentés
par les talcschistes et les thonschiefer. Quant à la région
même que traverse le sentier conduisant de Kayalar à Bolat,
les talcschistes et thonschiefer y étant subordonnés aux calcaires
et marnes à facies tertiaire, il va sans dire que
l'échelle réduite de ma carte ne m'a point permis d'y indi-
I. Voyez Roches érupHves, p.
CHAPITRE II. -191
quer ces fréquentes manifestations de roches diverses, en
sorte que j'ai dû rapporter la contrée tout entière au type
de la roche dominante, et par conséquent ranger l'espace
compris entre Bolat et Yeni Koï dans le terrain tertiaire
inférieur, tout en faisant observer que les talcschistes, les
thonschiefer et les calcaires cristallins intimement liés les uns
avec les autres, représentent peut-être autant de dénudations
locales ou d'affleurements du terrain de transition sur lequel
reposent les dépôts calcaires ou marneux, ]3eu importe que
ces derniers appartiennent réellement au terrain tertiaire
inférieur, ainsi que je l'ai admis provisoirement, ou qu'ils doivent
trouver leur place dans le terrain crétacé, comme cela
pourrait bien être établi un jour à la suite d'une étude plus
minutieuse de la contrée comprise entre l'Adirnas Tchaï et le
Sousourou Tchaï, contrée oii en etîet MM. Hamilton et Strickland
^ ont rapporté au terrain crétacé quelques-uns de ces
sédiments d'âge incertain, mais évidemment posl.érieurs aux
roches schisteuses (thonschiefer, talcschistes, etc.), au milieu
desc|uelles ils se trouvent disséminés; tels sont, entre autres,
les dépôts signalés comme crétacés par les deux savants
anglais entre Ouschak et Sarkoum, ainsi qu'au sud de Simav,
dans la vallée d'Aîné Tchaï, dépôts consistant en grès micacés
et en conglomérats quartzeux à couches plus ou moins
redressées et infraposés aux tufs trachytiques.
I . Voyez Transactions of Ihe geol. Soc. of London^ an. 1847, vol. VI,
p. 10.