lOi TE R R A I N CRÉTACÉ.
une nouvelle ligne, c'esL-à-clire en faisani un détour par
Zilé.
ni.
Le sentier qui conduit d'Amasia à Tourkhal traverse
l'extrémité occidentale du Ferliad Dagli, par une gorge
creusée au milieu de rochers calcaires qui surplomlaent la
rive droite du Yeschii Irmak; cette gorge doit probablement
sa uaissance non à l'action érosive des eaux, mais à
une rupture violente, car des deux côtés les strates du
calcaire jaunâtre se trouvent redressées en sens inverse, en
plongeant d' un côté au nord-est et de l'autre au sud-ouestsouvent
les couches sont plisséeset tordues ou bien divisées
en gigantesques colonnes. La gorge, qui peut avoir environ
2 lieues de longueur, est hérissée d'escarpements et jonchée
de blocs que les chevaux de bât ont souvent de la peine à
franchir; elle débouche du côté du sud-est dans une vallée
arrosée par un affluent de l'Iris, dans la région supérieure
de laquelle est situé le petit village Henneskevi à une altitude
de 690 mètres. En longeant les hauteurs calcaires
qui bordent cette vallée, j'y ai observé une empreinte assez
oblitérée d'Ammonite, que malheureusement je ne suis pas
parvenu à détacher, la roche très-cassante s'étant l'ompue
sous le marteau en éclats nombreux qui ne laissaient plus
de traces reconnaissables de l'empreinte. Sur plusieurs
points de la vallée, le calcaire se trouve associé à des
schistes rouges rappelant certains thonschiefer ou micaschistcs;
il ne serait pas improbable que ces deux dernières
roches représentassent ici autant d'affleurements locaux des
terrains de transition, comme cela est effectivement le cas
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dans les environs immédiats de Tokal, ainsi que nous le
verrons tout à l'heure.
Les calcaires jaunâtres, prenant quelquefois une texture
cristalline, composent toute la vallée de Henneskevi aussi
bien que la rive droite du Teschil Irmak, comprise entre
Henneskevi et Tourkhal et entre Tourkhal et Tokat. Cependant
à mesure qu'on se rapproche de cetle dernière ville, on voit
la nature et l'aspect des roches subir des modifications
très-considérables, sans que toutefois on ait droit de considérer
ces roches comme appartenant à un autre terrain,
que celui dont font partie les dépôts qui occupent la contrée
comprise entre Tokat et Henneskevi. Quoi qu'il en soit,
toujours est-il que les hauteurs sur les flancs desquelles esL
situé Tokat reproduisent le phénomène qui, dans les régions
limitrophes d'Amasia, font le désespoir du géologue, savoir :
l'association confuse entre des roches à faciès de terrains
de transition avec des roches empreintes du cachet des terrains
évidemment plus récents. C'est ainsi que dans les
régions supérieures des montagnes qui entourent Tokat
dominent les calcaires fibreux, bleuâtres ou blanchâtres
souvent à texture cristalline, tandis que les régions inférieures
sont occupées par des masses arrondies d'une des
variétés verdâtres de la roche que j'ai signalée cà Amasia
(p. 97), sous le nom de roche à fades de grauwacke; or,
de même qu'à Amasia, ici encore, les deux roches divisent
les montagnes en zones tranchées, sans que l'on puisse
découvrir entre elles des relations quelconques de gisement.
Au reste, si ces calcaires et conglomérats à physionomie
si dissemblable, mais tous plus ou moins empreints du
cachet des terrains de transition, font réellement partie des