72 TERRAIN CRÉTACÉ.
bouleversées, on en voit d'autres dont l'angle d'inclinaison
n'est que de 20 degrés.
Pròs de Kizildjabounar (à k lieues au nord-ouest de
Karabounar) la vallée prend presque le caractère d'une
plaine, traversée par l'Arslan Irmak, dont le cours paresseux
est peu propre à justifier son nom de rivière du Lion \
Le long de la pente qui de Manaschlar conduit à Kizildjabounai',
le trachyte reparaît de nouveau et continue, sur
une distance assez considérable, à représenter le bord méridional
de la plaine, tandis qu'au nord de l'Arslan Irmak
s'élève une hauteur aplatie, composée de bancs horizonlalement
slratifiés de grès jaunâtre, alternant çà et là avec
des marnes noires, roches qui, à 1 lieue au nord-ouest de
Kizildjabounar envahissent toute la contrée et constituent
les hauteurs ou collines dont elle est formée. Les grès et
marnes offrent de plus en plus des dénudations à mesure
qu'on se rapproche d'Eregli; on en voit, entre autres, de
fort belles à 11/ 2 lieue au nord-ouest de Kizildjabounar, à
peu de distance de la rive gauche de l'Arslan Irmak; les
grès y prennent une teinte très-foncée et le grain devient
tellement fin, que souvent on croit avoir affaire à une roche
cristalline. Ces grès compactes et durs renferment beaucoup
de graminées et d'autres plantes monocotylédonées,
plus ou moins carbonisées et complètement méconnaissables
(du moins quant à l'espèce); heureusement, ces restes végétaux
qui n'ont presque aucune valeur pour la détermination
de l'âge de la roche, sont associés aux fossiles suivants ;
Terebralula disparûis, d'Orb.
Peclen quadricosUUus, Sow.
Arslan lion, Irmak fleuve, rivière.
CHAPITRE II. '73
Peclen indét.
Jnoceramus Lamarkiij Brong.
Alveolina... voisine de A. cretacea, D'Ardi.
Plusieurs iDivatves indéterminables.
Lorsqu'on considère que les grès qui renferment ces
fossiles sont presque horizontalement stratifiés, ce qui est
également le cas avec les calcaires d'Abdi Pacha et d'Ekhty
Oglou (p. 53, 5/1), tandis que les calcaires marneux à/noceramus
Lamarldi que j'ai signalés plus à l'est, tant dans la
vallée de l'Arslan Irmak que dans celle de Touzderessi,
(p. 70) sont tous à couches redressées et bouleversées,
on est naturellement amené à admettre que l'action des trachytes
si fréquents dans cette région, n'a pas produit
partout le même effet. On peut donc en conclure que, si les
perturbations locales qu'a éprouvées le terrain crétacé de
cette partie de la Bithynie ont été réellement occasionnées
par les éruptions trachytiques, ces éruptions ont dû marquer
autant de phases successives et non simultanées, de
manière que les unes auraient eu lieu cmlérieuremenl et
d'autres postérieurement à l'époque crétacée.
Les grès occupent tout l'espace compris entre les parages
susmentionnés (à 1 1/2 lieue au nord-ouest de
Kizildjabounar) et la ville d'Eregli sans offrir des restes
organiques, mais en conservant leur stratification presque
horizontale, autant du moins qu'il est permis d'en juger
par des affleurements locaux; car à 2 lieues 1/2 environ
au nord-ouest de Kizildjabounar, la contrée redevient fort
saccadée et se trouve plus ou moins revêtue de dépôts
détritiques ou d'une puissante couche de terre végétale
qui masquent fréquemment la charpente solide subjacente ;
là où l'on peut apercevoir cette dernière, elle est composée
-- vicn