TERRAIN TERTIAIRE INFÉRIEUR.
plissées. Le point culminant du sentier qui conduit à travers
la montagne atteint J ,500 mètres, altitude dépassée par le
chêne d'ibérie {Quercus Iberica, Willd.), qui s'élève au
moins de 100 mètres au-dessus de ce point. Le Juniperus
excelsa, MB., monte encore plus haut, car il forme de belles
forêts tout autour des sommités de cette partie de la montagne,
dont on peut estimer l'altitude à environ l,960mètres.
Lorsque je traversais ces lieux, le vert sombre de ces forêts
contrastait d'une manière pittoresque avec la blancheur
éclatante des rochers complètement revêtus de neige.
En descendant le revers oriental du Kouyoulou Bel, on
voit que ce massif se rattache à plusieurs groupes montagneux
qui le dominent. Il est séparé de celui de l'Elmalu Dagh
par une vallée étroite, très-rocailleuse, encaissée entre deux
remparts calcaires dont les couches sont ou verticales ou
inclinées au sud-ouest, et arrosée par un ruisseau qu'ombragent
de vigoureux platanes. Cette vallée, qui débouche
dans la contrée accidentée entourée par le versant occidental
de l'Elmalu Dagh, peut avoir environ 3 lieues de longueur
du nord-ouest-nord au sud-est-sud.
L'Elmalu Dagh, sur le flanc méridional duquel se trouve
la petite ville d'Elmalu à une altitude de 1,025 mètres, tieni;
du côté de l'ouest à une montagne presque isolée nommée
à cause de cela Yalynis Dagh [Mont solitaire), au pied de
laquelle se trouve le village Eski Hissar [Vieux château).
La roche qui compose le Mont solitaire est un calcaire
blanchâtre, associé à une brèche solide.
Le massif de l'Elmalu Dagh, tel qu'il se présente, vu
de la ville Elmalu, a des contours uniformes; ses sommités
portaient quelques lambeaux de neige à l'époque (fin d'octobre)
OLI je m'y trouvais.
C H A P I T R E V. 289
A 1 lieue environ au nord-est d'Elmalu, la plaine qui
se déploie au pied de cette petite ville se renfle progressivement;
les dépôts détritiques qui la revêtent sont composés
de sables et marnes incohérents, ainsi que de conglomérats
solides, le plus souvent horizontalemeirt stratifiés.
A mesure que l'on remonte cette plaine pour se rendre d'Elmalu
3: Istenaz, on voit les hauteurs qui la bordent des deux
côtés verticalement rayées avec une admirable symétrie
par les couches redressées d'un calcaire jaunâtre et de
marnes blanchâtres ou grisâtres, le tout empreint d'un facies
de terrains crétacé ou tertiaire inférieur. C'est surtout
près du village de Tchobansa que l'on peut contempler ces
magnifiques profils sur une très-grande échelle. Cependant
dans ces mêmes parages, sur les lianes de montagnes à
couches redressées et que je range provisoirement dans le
terrain tertiaire inférieur, je recueillis plusieurs fragments
d'une AsLraKi miocène, ce qui indiquerait dans la proximité
immédiate de Tchobansa l'existence d'an dépôt de
teri'ain tertiaire moyen, probablement tout à fait local
et d'une extension peu considérable. Toutes ces hauteurs,
ainsi ([ue la plaine qu'elles limitent, sont nues et rappellent
plutôt les arides contrées de la Cappadoce ou de laLycaonie,
que les paysages boisés qui donnent tant de charme à certaines
régions de la Lycie, de la Pamphilie et de la Cilicie.
Dans les parages de Tchobansa, la plaine d'Elmalu se
rétrécit en un long défilé, qui débouche dans la plaine d'Istenaz
dont l'altitude est d'environ 800 mètres. Ce défilé,
qui a à peu près 3 lieues de longueur du sud-ouest au nordest,
est en grande partie occupé par le lit desséché d'un
torrent. Les montagnes qui le bordent sont composées de
calcaires et de marnes précédemment indiquées, à couches
II. a