134 T E R R A I N CRÉTACÉ.
Quoique la craie blanclie proprement dite (celle inférieure
à la zone des Rudistes), de même que la craie tuffeau
olTrent en Asie Mineure une physionomie plus normale,
étant généralement composées de calcaires l)lancs marneux,
horizonlalement stratifiés, toutefois, leurs caracleres pétrographiques
et stratigrapliiques subissent sur plusieurs points,
particulièrement dans les régions riches en roches éruplives,
des modifications plus ou moins considérables. En effet, si
dans la partie de la Bilhynie, située à une certaine distance
des dolérites du Bosphore et de Gumuschabad, les dépôts
appartenant à la craie blanche proprement dite, tels que
ceux d'Abdi Pacha et d'Ekhtioglou. sont presque horizontalement
stratifiés, on voit qu'à mesure que l'on s'éloigne
de ces localités dans la direction du nord-est, pour se rapprocher
des régions éruptives situées entre Khandek et
Dusdé et entre Eregli et le Filiyas Tchaï, les dépôts dont il
s'agit perdent de plus en plus le caractère normal empreint
à leurs conditions stratigraphiques dans les parages susmentionnés.
Ainsi, déjà da.ns les environs d'Adabazar, les
calcaires à /noceramits Lamarkii ont leurs couches inclinées
au nord sous des angles de 40 degrés (p. GO), et les perturbations
stratigraphiques deviennent de plus en plus fortes
dans la vallée de Touzderessi (p. 70), ou dans les parages
de Karabounar (p. 71). Il est; vrai qu'ainsi que je l'ai
déjà fait observei-, les calcaires crétacés entre Kizildjabounar
et Eregli sont presijue horizontalement stratifiés
malgré la proximité des roches éruptives, mais ils sont
antérieurs à ceux d'Abdi Pacha et d'Ekhtioglou, puisqu'ils
représentent la craie tulTeau, tandis que c'est à la craie
blanche que se rapportent les dépôts de Karabounar,
d'Adabazar, d'Abdi Pacha et d'Ekhtioglou ; cela indique-
RÉSUMÉ.
rait que les éruptions Iracliytiques de la contrée limitrophe
d'Eregli sont antérieures à la craie tuiïeau, tandis qu'à
Karabounar ces éruptions sont postérieures à la craie
blanche.
Au reste, l'action des roches éruptives sur les dépôts
appartenant à la craie blanche, se traduit d'une manière
de plus en plus manifeste à mesure que l'on se rapproche
de la partie orientale de la bande crétacée de l'Asie
Mineure, notamment de celle située à l'est du méridien
d'Amasia, c'est-à-dire précisément dans les régions de la
péninsule, où les dolérites et les porphyres pyroxéniques
semblent avoir acquis leur maximum de développement et
d'activité. C'est ainsi que parmi les nombreux lambeaux
crétacés qui, entre Samsoun et les parages limitrophes
d'Erzeroum, représentent la craie blanche, il n'en «bt aucun
qui ne soit caractéi'isé par des perturbations stratigi'aphiques
plus ou moins violentes', et même quelquefois par une
physionomie toute particulière des roches qui les composent,
comme par exemple dans les parages de Ilipsala (p. 109),
où les dépôts crétacés ont emprunté une grande partie de
leurs éléments constitutifs aux roches serpentineuses, ce
qui ferait supposer que dans cette région de l'Asie Jlineure,
les serpenLines sont anlérieures à la craie blanche.
I I I . Ainsi que le semblent indiquer les denudations des
calcaires à Ilippurites dans les parages de Smyrne' , aussi
bien que les roches calcaréo-talqueuses de Tokat qui, quoique
dénuées de tout reste organique, sont néanmoins exactement
de la même composition que les roches d'Amasia
'I. Comme ontro autres, la région de Féringué, p. 116, ainsi que colle
traversée par la coupe p. 128.
2. Voyez Terrains de iransitioih P