T E R R A I N T E R T I A I R E I N F É R I E D R . C I I A P I T R I Ì I I .
Leintes : de jaunâtre et schisteux qu'il était jusque-là, il
devient foncé, caverneux, chamarré de druses de kalkspalh,
exhalant sous le marteau une odeur bitumineuse, en un mot,
le facies tertiaire est complètement remplacé par un habitus
rappelant celui des calcaires du terrain de transition.
Ces calcaires forment des rochers poiiilus hérissés de lames,
qui représentent peut-être autant de couches verticalement
redressées.
A 3 lieues 1/2 au nord-est-nord d'Erkut la plaine se
rétrécit en une vallée étroite traversée par un ruisseau qui
coule au nord-est. L'altitude de cette vallée prise à 1 kilomètre
environ à l'ouest du village Kaschal, est de oSO
mètres. La vallée ne tarde point à s'élargir, bordée toujours
par des hauteiu's de médiocre élévation, mais fort boisées.
A peu de distance au sud-ouest-sud du village Kayafa,
on voit des rochers de trachyte surgir au milieu des calcaires
noirs et blancs; ces derniers percent de nouveau non loin (au
nord-est-nord) du village, puis s'évanouissent encore une
fois sous le trachyte, qui, à une centaine de mètres plus loin,
reparaît à son tour, pour être immédiatement après, remplacé
par des calcaires blanchâtres, à couches redressées.
Ces alternances se répètent une infinité de fois ; ainsi dans
les parages limitrophes de Kayafa les magnifiques rochers
qui bordent des deux côtés l'Uzum Tchaï (affluent gauche
du Bergama Tchaï) sont tour à tour composés de trachyte
et de calcaire.
A deux lieues environ au nord-est-nord de Kayafa, la contrée
se renfle en un plateau à surface unie, revêtue de dépôts
détritiques, à travers desquels percent successivement
des calcaires foncés à facies des terrains de transition, et des
calcaires marneux blancs rappelant ceux des terrains tertiaires
inférieurs. C'est sur ce plateau limité dans le lointain
par des hauteurs ondulées, faisant probablement partie
de la chaîne du Mouzlouk Dagh, qu'est située la petite ville
d'Ivrindi, à une altitude de 280 mètres.
En allant d'Ivrindi à Balikesri, on voit d'abord les dépôts
détritiques s'étendre sur une ligne d'environ 1 lieue
de longueur, à travers une contrée à surface presque horizontale;
mais plus loin cette surface se creuse en une vallée,
bordée des deux côtés par des rochers de calcaire bleuâtre
à facies de terrain de transition ; il exhale sous le marteau
une forte odeur bitumineuse, est cassant comme de la dolomie
et passe souvent à une belle brèche fort solide. Les rochers
sont revêtus de broussailles, et la contrée a tout l'aspect
d'un parc, quoique à mesure c{u'on s'éloigne d'Ivrindi
pour se rapprocher de Balikesri, elle devienne çà et là assez
accidentée. De même qu'entre Erkut et Ivrindi, la région
comprise entre Ivrindi et Balikesri oITre un mélange continuel,
et en apparence tout à fait coafus, de dépôts sédimentaires
(que je range provisoirement dans le terrain tertiaire
inférieur) et de roches éruptives que j'ai déjà signalées
en étudiant ces dernières \
IX.
Après les trois coupes presque parallèles que nous venons
d'effectuer entre le Bakur Tchaï et la ville de Balikesri,
nous nous transporterons de nouveau sur le littoral occidental,
pour y étudier les dépôts situés au nord des massifs
\. Roches énipCives, p. 39.