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Uuiienl les dcpôls lacustres qui le couronnent aujourd'hui,
e l que, par conséqueul. le nioul Saint-Élie a dù avoir subi au
moins deux soulèvements, le premier après la période
éocène, suivi d'une immersion pendant l'époque du terrain
tertiaire supérieur, et le deuxième postérieurement à cette
dernière époque.
T i n . L'époque tertiaire inférieure ne paraît pas avoir
donné naissance en Asie Mineure à des dépôts lacustres
considérables, en sorte que selon toute apparence le caract
è r e dominant de cette époque était un caractère pélagique,
quand même les dépôts lacustres de Smyrne se rapporteraient
elTectivement au terrain tertiaire inférieur, ce qui
est encore sujet à contestation (p. 173). En tout cas il ne
serait pas improbable que dans la Tlirace, la mer éocène
f û t semée de quelques îlots, ou bien se tronvât dans la proximité
immédiate de la terre ferme, qui seule a pu fournil- les
restes végétaux recueillis sur la rive méridionale du lac de
Derkos (p. 166)'.
Il est vrai que ces débris curieux, représentant deux
genres nouveaux {TchihatckeioLes et Constantinmm) % sont cà
l ' é t a t roulé, en sorte que leur habitat n'est guère à l'abri
de toute incertitude; mais il n'en est plus de même des
empreintes de feuilles probablement dycotilédones que renferment
les dépôts de Saint-Georges (p. 162), évidemment
'1. Cependant l'existence de dépôts lacustres éocènes dans la région
située au nord de la mer de Marmara, est parfai tement constatée par les oellections
de JI. Viquesnel que M. d'Archiac a bien voulu me permettre
d'examiner après la mort si regrettable de notre commun ami; or, parmi
les échantillons recueillis dans la Tlirace et dans la tioumélie figure un calcaire
renfermant des fossiles lacustres identiques avec ceux du bassin de
Paris.
2. Pcdéonlologie de l'Asie Mineure, p. 324, pl. xvii, fig. 2, 3, 4
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d'origine pélasgique ainsi que le prouvent les fossiles qui les
c a r a c t é r i s e n t ; il s'ensuit donc que la présence de restes
végétaux dans le groupe nummulitique de l'Asie IVlineure est
un fait avéré, fait dont le développement fort restreint
ajoute pour ainsi dire un trait de plus aux caractères négatifs
qui distinguent le terrain tertiaire inférieur anatolique
de celui des autres pays.
En effet, l'opinion accréditée pendant si longtemps relativement
à l'extrême rareté des plantes dans les dépôts de
cet âge, se trouve de plus en plus réfutée par les découvertes
récentes, de manière que nous ne sommes plus éloignés
p e u t - ê t r e de l'époque oii l'on sera en mesure de reconstituer
une flore éocène, tout aussi caractéristique et non moins
riche que celle des autres étages du terrain tertiaire. Ainsi,
parmi les dépôts de combustible fossile de l'Autriche se rapportant
aux terrains les plus divers (carbonifère, trias, crétacé,
tertiaire, etc.), ce sont les dépôt s des terrains tertiaires
qui ont le plus d'importance' , tanciïs que le bassin ]mrisien
a fourni à M. Walelet de nombreux représentants de la flore
éocène, et que la seule petite localité de Sézanne compte
d é j à , selon M. Saperla, environ quatre-vingts espèces^
D'ailleurs, le même phénomène se produit dans une région
voisine de la péninsule anatolique, notamment dans la
Géorgie et dans l'Arménie russe où, selon M. Abich% des
grès jaunes et des conglomérats foncés caractérisés par des
représentants de la faune nummulitique, renferment des
1. Voyez la carte très-instructive publiée par M. Fiiterlé {Uebersichlskarle
(1er Vor. von foss. Bremul. in Oeslreich, etc.) des divers bassins
liouillers de l'Autriche.
2. Voyez Bull. Soc- géol. France, 2« série, t. XXIV, p. •122.
.3. Loc. cit., p. 189.
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