3S6 TERRAIN TERTIAIRE INFÉRIEUR.
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grès Inable ou compacte, de teintes foncées ou rouges, qui
constituent toute la partie de la vallée de Delidjé Irmak,
comprise entre Osmankoï et Erlangitch. Elles perdent de
plus en plus de leur hauteur, à mesure que l'on approche
de ce dernier vilkige, en sorte que la contrée, d'abord si
accidentée, revêt insensiblement le caractère de la plaine.
Les grès rouges friables ou compactes se trouvent çà et là
chargés de paillettes de gypse, et même de dépôts plus ou
moins considérables de cette dernière substance.
La présence du gypse semble annoncer, dans cette région,
l'existence de dépôts de sel gemme à une certaine profondeur,
conjecture particulièrement suggérée par le goût
saumâtre des ruisseaux qui sillonnent la vallée, ainsi que
par celui de l'eau du Delidjé L-mak lui-même, dans lequel
ces ruisseaux débouchent, et qui traverse la vallée dans
toute sa longueur. Et, en effet, c'est à peu de distance de
la jonction du Delidjé Irmak avec le Kizil Irmak, notamment
dans les parages de Tchayan Koï, que des dépôts de
sel gemme se présentent sur une grande échelle, ainsi que
nous le verrons tout a l'heure, de même que nous avons
déjà mentionné (p. 270j de semblables dépôts de l'autre
côté du Kizil Irmak, savoir à Baglabag, non loin (à l'est)
de Tchengri.
Dans les passages d'Erlangitch, la contrée se renfle de
nouveau et se trouve jonchée de fragments de syénite,
roche qui perce en effet sur les collines au milieu desquelles
est situé Erlangitch. Après avoir franchi le domaine syénitique
depuis Erlangitch jusqu'à Yakhscha Khan, on voit ce
domaine se tei'miner, dans les parages de cette dernière localité,
par des dépôts considérables de conglomérats qui
encadrent des deux côtés le Kizil Irmak ; ceux qui consti-
CIIAPITRE vil. 387
tuent la live gauche de la rivière, s'appuient sur des grès
et marnes verticalement redressés, faisant partie, selon
toute vraisemblance, des roches de même nature, si largement
développées dans la contrée tertiaire inférieure que
nous venons de traverser depuis Yuzgat jusqu' à Erlangitch.
Ces grès et marnes forment des collines plus ou moins arrondies,
limitées du côté de l'ouest par la grande zone serpentineuse
qui occupe l'espace compris entre le village Kilidj
Koï et Angora.'
Vin.
La coupe que nous avons suivie depuis Yuzgat jusqu'à
Yakhscha Khan (en moyenne de l'est à l'ouest) est à peu
près parallèle à celle que nous avions tracée (p. 263-272)
plus au nord, entre Tchoroum et Tchengri. L'une et l'autre
nous ont fourni des motifs plus ou moins fondés pour considérer
les contrées qu'elles traversent comme appartenant
au terrain tertiaire inférieur. Toutefois, l'espace d'environ
27 lieues qui sépare ces deux lignes est trop considérable
pour c[u'on ait le droit d'admettre a priori que la vaste région
intermédiaire est réellement occupée par le même terrain.
Une semblable hypothèse n'eût été acceptable que dans le
cas, où mes deux coupes eussent été reliées par des lignes
transversales qu'il ne m'a pas été donné de tracer. Heureusement
les travaux de W. Hamilton, si fréquemment cités
dans le cours de mon ouvrage, viennent suppléer à cette
lacune, car il se trouve que précisément l'espace non exploré
1. Voyez Roches érupliveSj p. 434.