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moins à peu près le même plongeinent (au sud oO° esL).
VI. Malgré le grand nombre de traits de ressemblance
entre les dépôts fossilifères et non fossilifères, l'absence ou
du moins re.xtrènie rareté de restes organiques semble
indiquer que, tout en appartenant au même terrain, ces
deux genres de sédiment ont dù avoir été formés dans des
conditions dilférentes. Sans doute, dans les dépôts tertiaires
inférieurs de l'Asie Jlineure les plus riches en restes organiques,
ceux-ci non-seulement ne se trouvent point répartis
d'une manière uniforme sur des espaces considérables, mais
même dans les localités les plus restreintes, paraissent s'attacher
à de certaines variétés de roches et en éviter d'auti'es ;
ainsi, par exemple, à Zafiranboli, les mollusques sont concentrés
dans les calcaires et les rhizopodes dans les grès,
et c'est cette deiiiière l'oche que, dans les parages de
Yuzgat, les Alvéolines affectionnent particulièrement; de
même, dans le Karamas Dagh, les calcaires blancs friables
contiennent seuls des fossiles, cà l'exclusion du calcaire noir
compacte auquel passent les premiers. Néanmoins, cette
tendance des organismes animaux à se localiser dans de
certaines variétés minéralogiques du même sédiment, ne
saurait expliquer leur absence dans tout un ensemble de
j-oches occupant des espaces considérables, et parmi lesquelles
figurent celles qui, ailleurs, paraissent être les plus
favorables à i a concentration de la vie animale. Or, c'est
précisément l'absence ou du moins l'extrême rareté des
restes organiques dans ce genre de dépôts qui m'a déterminé,
ainsi que je l'ai déjà fait observer (Introduction
p. Ioli), à y trouver un caractère négatif propre à les identifier
avec les assises supérieures du terrain tertiaire inférieur
de l'Italie. Il est vrai qu'à l'exception d'un seul endroit,
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près de Kyzbeli, dans le Pont (p. 420), où des dépôts riches
en Nummulites se trouvent distinctement infraposés à des
assises puissantes dénuées de toute ti'ace animale, mais renfermant
des empreintes de fucoïdes, je n'ai pas été à même
de constater nulle part les dépôts non fossililèies reposant
sur les dépôts fossilifères; mais celte disjonction (si réellement
elle se trouvait constatée partout ailleurs) loin d'être défavorable
à mon liypothèse, servirait au contraire à l'appuyer,
en expliquant les particularités qui caracléi'isent, en vVsie
Mineure comme en Italie, l'éiage supérieur du terrain éocène.
En etl'et, nous avons vu que, bien que sous le rapport
de l'orientation des lignes de soulèvement, les dépôts fossilifères
et non fossilifères offrent une grande analogie, ce
sont ces derniers qui se font remarquer bien plus que les
premiers par les redressements violents des couches, ce
qui a lieu entre autres pour les gypses et les grès dans
la région comprise entre Kaïsarié et Zara (p. /i.l5-418). Nous
avons vu également que les dépôts non fossilifères manifestent
une tendance particulière à s'associer et quelquefois
à s'identifier avec les roches lalqueuses et serpentineuses ;
ainsi que cela est le cas sur plusieurs points du Boulgar Dagh
(p. 345, 338) et de l'Ala Dagh (p. 360, 365) ; entre Tchengri
et Gunek, en Galatie (p. 273) ; dans la vallée de Tchibouk
Tchaï, située entre Gunek et Angora (p. 272); dans la partie
de la chaîne de l'Ouzoun Yaïla comprise entre Kiresen et
la vallée de Bagtama Tchaï (p. 202) ; sur le littoral de la
Carie, entre Dalaman et le lac de Kuidjez (p. 281), etc.
Or, le fait que les dépôts non fossilifères ont subi certaines
conditions qui n'ont pas affecté les dépôts fossilifères,
prouverait déjà à lui seul que les uns ne reposent point sur
les autres, et que chacun d'eux a vécu de sa propre vie.