88 T E R R A I N CRÉTACÉ.
à l'est de Yezirkeapru, est bordée à l'ouesL par les renflements
qui se raUcaclient au massif susmentionné, et qui
laissent souvent voir des affleurements de marnes bleues et
blanches à feuillets redressés, tandis que le boi'd oriental de
la vallée est composé par des hauteurs mamelonnées ou
déchiquetées de calcaire blanc jaunâtre, à cassure conchoïde.
Le Stavros Tchaï coule dans un lit fort large, mais
très-peu profond qui, à l'endroit oii on le traverse pour se
rendre à Eurelcbeli, a une altitude d'environ 1,000 mètres.
La région comprise entre le Stavros ïchaï et Eurekbeli
est assez montagneuse, quoique les hauteurs peu considérables
et à pentes plus ou moins douces ne s'élèvent
guère en moyenne au delà de 900 mètres. Tout ce pays est
revêtu de magnifiques taillis de Carpïnus orienialis, Coryllus
avellana, Qiiercus cerris et quelques conifères. Les
dénudations y sont très-fréquentes, et l'on voit souvent les
montagnes hérissées comme de palissades verticales ou inclinées,
qui représentent autant de têtes de couches de calcaires
et grès marneux et jaunâtres ou grisâtres, alternant
avec des marnes cendrées bleues ou blanches, plus ou
moins schisteuses. Le village Eurekbeli est situé sur un plateau,
à une altitude de 1,081 mètres, et se trouve entouré
de tous côtés par des hauteurs boisées à contours ondulés.
La contrée conserve à peu près la même physionomie
entre Eurekbeli et Rara Arslan; sur tout cet espace qui a
environ 5 lieues du sud-ouest au nord-est, on voit presque
à chaque pas percer les calcaires marneux, les marnes
bleues feuilletées et les grès, plongeant soit au sud, soit au
sud-ouest ou sud 60° est, sous des angles de 60 à 75
degrés. Sur certains points, comme entre autres près du
village Tanysch, situé à 3 lieues au nord-est d'Erekbeli, le
C H A P I T R E II. 89
grès devient extrêmement compacte et solide, étant composé
de petits grains de quartz et de fragments d'une roche
noire dont je n'ai pu constater la nature minéralogique.
Le sentier qui conduit d'Eurekbeli à Kara Arslan après
s'être élevé au delà de 1,100 mètres^ s'abaisse à 966 mètres
dans cette dernière localité, oii les hivers sont encore assez
rigoureux pour rendre la culture de la vigne peu praticable
De Kara Arslan on met une heure pour descendre, à travers
une région fort boisée, vers le ruisseau près duquel
se trouve le Khan ruiné, connu sous le nom de Tchatal
Khan, comme l'une des étapes échelonnées sur la voie qui
conduit directement de Samsoun à Amasia. Des deux côtés
du petit cours d'eau, les rives présentent de belles dénudations
qui mettent à jour les calcaires marneux gris, les
marnes bleues et les grès jaunes, disposés en couches,
tantôt redressées avec un plongemeirt au nord ou nordouest,
tantôt horizontalement stratifiées; de semblables
dénudations se produisent également à 1 lieue au nord-estnord
du Tchatal Khan, mais dans des dispositions stratigraphiques
encore plus variées, puisque les calcaires marneux
alternant avec des marnes noires feuilletées, plongent
indifféremment au nord, nord-est-nord, nord-est et sud-estsud.
De même, une lieue plus loin (à 2 lieues environ au
nord-est du Tchatal Khan) on voit encore un beau profil
sur la rive droite du Merd Irmak, (ayant ici une altitude
d'environ 300 mètres) où les couches de grès jaune, compacte,
à cassure conchoïde, sont diversement ployées, ou
plongent au nord-ouest Il est probable que toutes ces
1. A mesure qu'on s'éloigne du Tchatal Klian en descendanl le Merd
Irmak pour se rapprocher de Samsoun, In végétation prend un caractère de