•222 TERRAIN TERTIAIRE INFÉRIEUR.
A une allitude de 6ZiO mètres, le calcaire fossilifère
passe à une marne rouge compacte, sans offrir de stratification
distincte, à l'exception de quelques endroits où il paraît
plonger au nord-ouest. Lorsque, après i2 heures i / 2 de
montée, on atteint l'altitude de 1436 mètres, toute trace de
fossile disparaît, et l'on voit de nouveau surgir les calcaires
bleuâtr es à facies de teri'ain de transition, que j'ai signalés
dans les régions inférieures du revers septentrional du
Boli Dagh 1. N'ayant aucun motif de séparer ces calcaires
de ceux caractérisés par des fossiles, je place provisoirement
les uns et les autres dans le terrain tertiaire inférieur,
en y rattacliant également les dépôts de grès jaunâtre, à
grain très-fin que j'ai observés à 2 lieues 1/2 environ â
l'est de Gumuscliabad, affleurant dans la plaine en couches
presque horizontales, et renfermant des fragments de Peden
à facies éminemment éocène. Au reste, il n'est pas impossible
que des explorations ultérieures aient pour effet, de
constater que les calcaires bleuâtres dont est composé le
versant sud-est du Boli Dagh par lequel on descend vers
la ville de Boli, soient antérieurs aux dépôts fossilifères
du revers opposé.
1. Le versant septentrional du Boli Dagh est revêtu d'une belle végétation
arborescente; elle accompagne le voyageur jusqu'au point culminant
du sentier qui conduit de Kaïmaslu à Boli et dont l'altitude maximum est
de I,i36 mètres. Or, à cette hauteur on voit encore de beaux taillis de Carpinus
orienlalis et de Acer opulifolium ainsi que desbuissons de Nerium
oleander et de Coryllus avellana. Les conifères sont représentés particulièrement
par Pimis lariccio et Picea orienlalis. Mais ce qui est plus intéressant,
c'est l'altitude considérable à laquelle s'élève la vigne sur le versant
septentrional du Boli Dagh, où des ceps vigoureux et à l'état sauvage se
voient à une hauteur de 1,000 mètres.
CHAPITRE III. 223
111.
Quoi qu'il en puisse être de l'âge de ces calcaires, ils
ne paraissent guère avoir un développement considérable à
l'est de la ville de Boli, car ils ne s'étendent pas au delà
de Keredi, ainsi que j'ai pu m'en convaincre en descendant
vers cette petite ville par le revers septentrional de
l'Ala Dagh, car à 1 Idlomètre à peu près au sud de Keredi
je vis percer de dessous les blocs trachytiques un calcaire
jaunâtre qui me fournit les fossiles suivants :
Peden rappelant le P. opercalaris, Lam.
Spondylus... Uiracicus, d'Arch.
Corbis Davidsoni, Desli.
Lucina ambigua, Defr.
Tellina palelloides, Lam.
Cardila se rapprochant de C. Perezi, Bell.
Nwmmdiles. Ramondi, Defr.
Alveolina. .. ovoidea, d'Orb.
— langa, Cz.
Orbiloliles .. complanala, Lam.
Beaucoup de milliolites ainsi que de bivales indéterminables.
Immédiatement au nord de ces affleurements fossilifères,
et par conséc[uent plus près de Keredi, s'élèvent
des rochers de calcaire gris dénué de toute trace organique,
et dont je n'ai pu constater les rapports de gisement à
l'égard des dépôts fossilifères, en sorte que ce n'est que
d'une manière hypothétique quoique avec un certain degré
de vraisemblance, qu'il serait permis d'admettre que ces
deux espèces de calcaires, tout en n'étant peut-être pas rigoureusement
contemporains, font du moins partie du