350 T I Ì I Ì K A I N riìirriAIHIÌ INFIìRIIÌUIÌ. C I I A P I T R I Ì VI. 35'l
V I .
Après avoir examinó le massif du IJouIgar Dagli dans
ses régions septentrionales, nous allons maintenant en parcourir
les régions méridionales, en ellectuant une coupe
d'abord de Tarsous à Nemroun et ensidte de Nemroun à
Gulek.
Lorsqu'on se rend de Tarsous au village de Nemroun, situé
dans la zone supérieure du versant méridional du Boulgar
Dagh, on franchit environ 7 lieues (du sud-est-sud au nordouest
nord), au milieu d'une contrée montagneuse, exclusivement
occupée par des dépôts miocènes; mais à la distance
susmentionnée de Tarsous, on gravit une gorge dont les
parois, bien que composées d'un calcaire assez semblable à
celui qui plus bas renferme des fossiles miocènes, oflre une
stratification toute dilférente, car au lieu d'être horizontales
comme celles de ces derniers dépôts, les couches y sont fortement
inclinées au sud ou au sud-est-sud; de plus, ce
calcaire est pétri de Nummulites dont les innombrables
individus, consistant particulièrement en Nummuliles spira,
et /Y. hiaritz-ensis, jonchent les flancs de la gorge, associés
à quelques Natica indéterminables et des fragments d'un
Nautilus, rappelant le N. Paridnsoni, M. Edw. On n'a pas
plutôt dépassé cette partie de la gorge pour s'élever encore
plus vers Nemroun, que la roche subit un changement
notable, mais sans que l'aspect de la contrée s'en ressente;
le calcaire siliceux devient crayeux, friable, et passe à une
marne blanche, à cassure conchoïde ; ni l'un ni l'autre ne
enferment une trace organique quelconque. Cependant,
immédiatement après ce changement dans ses conditions
pétrographiques, la roche présente une autre particiUaritc
beaucoup plus significative, en reprenant sa stratification
horizontale ; en même temps, les calcaires siliceux blancs surgissent
de nouveau, et s'étendent sans interruption jusqu'à
Nemroun, où ils renferment des fossiles miocènes, de mtinière
que l'on se trouve encore une fois dans le domaine du
terrain tertiaire moyen.
Cette apparition isolée d'un lambeau du terrain tertiaire
inférieur au milieu des dépôts miocènes que l'on traverse
depuis Tarsous jusqu'à Nemroun, s'expliquerait parfaitement
à l'aide de l'hypothèse d'après laquelle la majorité du
versant méridional du Boulgar Dagh appartiendrait au
terrain tertiaire inférieur, puisque, dans ce cas, ce ne seraient
point les dépôts de ce terrain qui y figureraient sporadiquement
au milieu du terrain tertiaire moyen, mais ce
serait au contraire le dernier [qui formerait autant d'enclaves
au milieu du premier, en sorte que dans la localité
nummulitique dont il s'agit, on n'aurait affaire qu'à l'un
des nombreux détroits qui sépareraient les uns des autres
les îlots miocènes^ disséminés sur la vaste surface du
terrain tertiaire inférieur du Boulgar Dagh.
D'ailleurs, il paraîtrait, d'après M. Russegger, que le
phénomène de la répai'tition sporadique que, conformément
à mon hypothèse, les dépôts miocènes présenteraient sur le
versant méridional du Boulgar Dagh, se reproduit à l'est
de ce grand gi'oupe montagneux, d'une manière bien plus
prononcée encore, quoique dans un sens inverse, puisque
là ce serait le terrain tertiaire inférieur qui jouerait le rôle
subordonné à l'égard du terrain tertiaire moyen et du terrain
crétacé. En effet, si les dépôts que M. Russegger qualifie f¿