272 TE R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEDli.
gloinéivat incohérent, de gros et de calcaires friables horizontalement
stratifies, tandis que des masses de gypse et de
marnes couronnent la ville elle-même.
CHAPITRE IV. 273
V.
Lorsque de Tchengri on se dirige à l'ouest-sucl-ouest,
pour franchir la contrée élevée qui sépare le système hydrographique
du Kizil Irmak de celui du Sakaria, et pour descendre
ensuite à Angora par la vallée du Tchibouk Tchaï,
on traverse d'abord du nord-est au sud-ouest celle de Tchengri
et puis on entre dans un embranchement occidental
de cette dernière, lequel forme une petite vallée dirigée en
moyenne de l'est cà l'ouest, et entourée de hauteurs de calcaire
marneux jaune ou rouge. Cette petite vallée latérale débouche
dans une belle plaine limitée au sud-ouest par le
Sari Dagh \ Les calcaires marneux passent à une marne
noire très-compacte qui constitue la majeure partie du Sari
Dagh, et rappelle la marne de Yuzgat caractérisée par des
fossiles éocènes ; çà et là, elle se trouve associée à une roche
rougeâtre, luisante, analogue à certaines variétés de serpentine.
Toutes ces roches diverses sont parfaitement mises à nu
dans la longue gorge par laquelle on descend le revers sudouest
du Sari Dagh, car on les y voit alternant les unes
avec les autres, et disposées en couches qui plongent le plus
souvent à l'est, sous des angles de 60 à 70 degrés. L'aUi-
Littéralement Monl-Jaune, bien que cette montagne soit revêtue
d'uno assez belle végétation qui lui donne une teinte plutôt verdoyante.
tude de cette gorge (à l\. 1 /2 lieues au sud-ouest de Tchengri)
n'est pas inférieure à 1,225 mètres; aussi la région comprise
entre Tchengri et Gunek participe-t-elle aux conditions
climatériques des pays froids ; les hivers y sont très-rigoureux
et les neiges recouvrent le sol pendant plusieurs mois.
La gorge dont il s'agit débouche sur un plateau accidenté,
dirigé en moyenne du nord-ouest-nord au sud-estsud,
et ayant une largeur (du nord au sud) d'environ
3 lieues. Il est bordé du côté de l'ouest par un massif montagneux
à contours ondulés, composé particulièrement des
mêmes marnes et calcaires marneux noirs ou rouges c|ue
j'ai signalés plus haut, mais qui ici semblent passer d'une
manière insensible à de véritables serpentines verdâtres, à
surface grasse. Les marnes feuilletées, souvent coloriées de
teintes variées (rouge, bleu, blanchtUre, etc.), forment un
grand nombre de collines qui accidentent fortement le relief
du plateau. Sur une de ces collines se trouve le village Gunek
à une altitude de 828 mètres. Les quelques vignobles et
bouquets d'arbres qui entourent le village contrastent agréablement
avec la nudité du plateau, complètement privé de
végétation arborescente.
Au sud de Gunek on voit s'élever le massif ondulé de
l'Idris Dagh, probablement trachytique, car c'est de cette
roche que sont formées les hauteurs qui s'appuient sin- la
partie méridionale du plateau qui porte Gunek, et il est probable
que tel est aussi le cas avec l'Aïdos Dagh, situé au
nord-ouest de ce village.
Enfin, selon toute apparence, les hauteurs trachytiques
limitrophes de Gunek se rattachent à la bande allongée que
forme cette roche, depuis les parages de Gunek jusqu'à Angora,
à travers la vallée du Tchibouk Tchaï, ce qui n'em-
11. •is