122 TERRAIN CRÉTACÉ.
de prolîalîilitc une place dans le terrain crétacé. Or les
conclusions géologiques que suggère l'analogie si frappante
entre les deux régions, sous le rapport purement lithologique
et le faciès des roclies respectives, se trouvent heureusement
justifiées par des caractères paléontologiques, car les
calcaires dont il s'agit m'oll'rirent plusieurs Iragments de
Rudistes parmi lesquels M. d'Archiac a pu reconnaître
le Sphoenilites Paillelii, d'Orb.. et le S. Ponsiana, d'Arch.
Il est vi-ai que toute trace organique disparaît à mesure
qu'on gravit le versant occidental du rempart situé entre
rsiksar et Bach Tchiftlik; cependant les calcaires qui composent
la montagne dont le point culminant franchi par le
sentier qui conduit à Bach Tchiftlik, atteint une altitude
de 1,889 mètres, ne forment avec la roche fossilifère
qu'un ensemble non inteiTompu, en sorte qu'il devient impossible
de ne pas ranger dans le même terrain crétacé
toute la série des dépôts qui occupent l'espace entre les
parages limitrophes de Niksar et l'endroit où, à 4 lieues
environ à l'est de cette ville, les calcaires se trouvent interrompus
par les dolérites, à une altitude de 1,516 mètres.
Il est également très-probable que c'est encore au terrain
crétacé que se rapportent tous ces nombreux lambeaux
calcaires qui, associés aux dolérites, forment une longue
série de dépôts sédimentaires et de roches éruptives, se
remplaçant mutuellement pour ainsi dire à chaque pas, à
mesure qu'on parcourt la région horriblement bouleversée,
comprise entre Niksar et Koïli Hissar \ Cette supposition
est d'autant plus vraisemblable que, dans certains endroits,
à la vérité assez isolés, les lambeaux calcaires dont il s'agit,
1. Voyez pour cette région la coupe p. -ISS,
C H A P I T R E 111. 123
renferment des fossiles crétacés. En elfet, sur l'espace de
h lieues seulement qui séparent Bäsch Tchiftlik de KoLanis,
les calcaires et les dolérites se remplacent à trois reprises :
d'abord à 1 lieue environ à l'est de Bäsch Tchiftlik, les
dolérites succèdent aux calcaires pour reparaître à une
centaine de mèû'cs plus loin ; puis, à 1 lieue 1/2 environ à
l'est de Bäsch Tchiftlik, surgissent des dépôts calcaii-es
(c2 de la coupe, p. 128) à couches fortement redressées,
passant à des schistes marneux, diversement coloriés (jaunâtres,
blanchâtres, bleuâtres, rougeâtres, etc.), dont le
plongement dominant est au nord, tvO" est, sous des angles
de 60 à 70 degrés. Enfin à côté du village Elmenek, situé à une
altitude de l,/i/i-7 mètres, les schistes marneux à couches
redressées, associés cà un calcaire grisâtre que traversent
des bandes de silex noir, sont couronnés par des masses
considérables de dolérite; et comme la roche éruptive ne
descend que rarement dans les régions inférieures, ce sont
les calcaires et marnes qui continuent sans interruption
jusqu'à Kotanis; dans la proximité de ce village, à une
altitude de 1,509 niètres, ils me fournirent les fossiles suivants
:
Oslrea vesicularis, Lmlt.
— larva, Lej'm.
Exogyra pyrenaica, Lcym.
Peclen quadricoslatusj d'Arcli.
Orbiloides secans, Leym.
— socialisj Loyra.
OrbilolUes macropora, IJefr.
Cependant sur les flancs des hauteurs par lesquelles on
descend vers la profonde vallée du Diledji Sou, dans
laquelle se trouve le petit village Kassoba (à une altitude