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Lorsqu'à i kilomètre environ au sud de Baba Koï, on
traverse le col qui réunit les diverses masses dont est composé
le bord occidental de la vallée du Simav Ïchaï, on voit
très-distinctement le trachyte reposer sur le calcaire ; mais
un peu plus loin et notamment dans les parages de ïchoukoudeklu,
le calcaire se trouve tellement mélangé avec le
trachyte, que les deux roches ne présentent plus que d'immenses
amoncellements entassés pêle-mêle. A mesure qu'on
se rapproche de Tchoukoudeklu, on voit le calcaire devenir
moins siliceux et prendre une texture tantôt compacte et
homogène, tantôt schisteuse, les couches plongeant quelquefois
au sud est, sous des angles de 15 à 20 degrés,
ainsi que cela a lieu notamment à 1 lieue environ au sud de
Tchoukoudeklu.
Dans les parages (à environ 2 lieues au sud de Baba-
Koï) où l'on commence à gravir le versant septentrional de
la chaîne de l'Ouzoun Yaïla, on voit apparaître d'abord les
trachytes et puis les calcaires; ceux-ci manifestent, dans la
proximité immédiate des premiers, une texture ti'ès-cristalline
qu'ils perdent à une certaine distance de la roche éruptive.
Alternant çà et là avec un grès jaunâtre, les calcaires
s'étendent sans interruption sur une ligne de 1 lieue environ
(du nord au sud). Après quoi, les trachytes surgissent
de nouveau, et occupent une ligne d'environ 3 lieues de longueur
(du nord au sud) . Sur cet espace les trachytes se montrent
tantôt en blocs et masses accumulées sans ordre, tantôt
en coulées régulières, tantôt enfin sous forme d'un conglomérat
oil figurent des fragments de trachyte, de calcaire et
de marnes soudés par un ciment trachytique.
A 5 lieues environ au sud de Baba Koï, on commence
à descendre vers Bäsch Gelembé. Cette partie du versanL
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méridional de l'Ouzoun Yaïla est revêtue de tuf trachytique
blanc très-léger, cjui va toujours en s'amincissant, car on
n'a pas encore franchi le plan incliné qui conduit à Bäsch
Gelembé, qu'on voit reparaître les calcaires disposés en
tablettes ou dalles, toutes plus ou moins fortement redressées,
souvent tordues et ployées en sens divers.
La plaine de Bäsch Gelembé ainsi que les montagnes qui
la bordent à Testet à l'ouest, sont composées de ces calcaires,
fréquemment percés par les trachytes et les basaltes, dont
la désagrégation contribue à fournir aux environs de Basch-
Gelembé le sol gras et fertile qui les caractérise. A 1 kilomètre
environ au sud de Bäsch Gelembé, une large coulée,
trachytique vient interrompre la série des calcaires qui se
manifestent un peu plus loin, notamment à 1 lieue du sud
de Bäsch Gelembé, pour disparaître de nouveau sous une
autre coulée trachytique, qui à son tour s'évanouit promptement
en laissant à découvert les dépôts sédimentaires.
De concert avec les trachytes, les calcaires dominent
dans la contrée que l'on traverse pour se rendre de Bäsch
Gelembé à Akhissar, en laissant à sa droite le gros bourg
Kirkagatch, situé au pied d'une hauteur qui paraît être
calcaire. Cependant on n'a pas plutôt dépassé Kirkagatch,
que les calcaires disparaissent de nouveau sous les trachytes,
qui s'élèvent de toute part en rochers pittoresques. Les
trachytes occupent une bonne partie de l'espace compris
entre les parages de Kirkagatch et la vallée de Geurduk
Tchaï, oil les schistes calcaires et marneux blancs percent
çà et là de dessous les trachytes, suivis plus loin par des
masses considérables de basalte'.
1. Voyez Roches eruptives, p. 46.