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Lorsqu'on se dirige de Kaïsarié sur le village de llaran,
on traverse une série de roches eruplives ' et de dcpôls
lacustres, qui s'étendent jusqu'aux parages limitrophes de
cette dernière localité ; mais à 1 lieue environ au nord de
llaran, on voit percer, à travers les dépôts lacustres, les
feuillets ou plaques d'un calcaire blanchâtre, à cassure
conchoïde, l'enfermant des empreintes de Nummulites. Il
paraît constituer un affleurement local, qui forme au milieu
du domaine lacustre une bande étroite, dirigée de l'ouest à
l'est et atteignant probablement Boghazlayan ; ce n'est cpi'à
environ ili lieues au nord-ouest-nord de ce dépôt isolé,
notamment entre Topdji et Yuzgat, que le terrain tertiaire
inférieur reparaît de nouveau, mais représenté par des
roches peu analogues avec celles qui le composent dans les
parages de Haran.
En ell'et, la contrée fort montagneuse comprise entre
Topdji et Yuzgat oflVe un mélange de roches d'origine trèsdilTérente,
mais qu'il n'est pas aisé de séparer les unes des
autres, tellement elles se trouvent pour ainsi dire soudées
entre elles. Les deux roches dominantes paraissent être un
calcaire siliceux noir et une diorite également de la même
teinte^ et dont certaines variétés, surtout à l'état de décomposition
ou de désagrégation, simulent les calcaires noirs à
s'y méprendre.
xVinsi que nous l'avons vu % les diorites occupent presque
exclusivement une bande étroite d'environ 1 lieue 1/2 au
nord de Topdji ; mais à l'extrémité septentrionale de cette
•I. Voyez Roches éì'uplives^p. 173.
2. ibid., ]).i\0.
3, Ibid.
C H A P I T R E Vin, 393
bande, on voit surgir, à côté et au milieu des diorites, des
hauteurs composées de calcaire noir siliceux, renfermant de
petits fragmenis dioriliques et passant à im tuf trappéen
gris verdâtre. C'est sur les flancs d'une de ces hauteurs
calcaréo-trappéennes, à 2 lieues environ au sud de Yuzgat
que je recueillis les fossiles suivants, non sans quekiue
surprise, ne m'étant guère attendu à trouver des restes
organiques dans une roche dont l'aspect semble exclure une
origine sédimentaire.
Cardium ijigas, Defr.
Corbis yuzgalensis, d'Arch.
Lucina ambigua, Defr.
Cardila Perezi, Bell.
Ceralolrochus. exaratiis, Bl. Edvv. et J. H.
Trochosmilia. midlisinuosa, M. Edw. et J. H.
Ces calcaires noirs, que le Cardium gigas et la Cardita
Perezi caractérisent suffisamment, forment des montagnes
C3nsidérables, si fréquemment interrompues par des masses
de diorites, et tellement fondues avec ces dernières, qu'à
une certaine distance on ne saurait les distinguer les unes
des autres ; aussi devient-il prescfue impossible d'apprécier
la part que prend chacuue de ces deux roches dans la composition
de tous ces groupes montagneux de teinte foncée
qui, au sud-ouest et à l'ouest de Yuzgat, limitent l'horizon.
Ce qui paraît certain, c'est que ces calcaires noirs ne constituent
qu'un ensemble avec les calcaires de la même nature
que j'ai été dans le cas de signaler, non-seulement à
1. Voyez Paléoiitologie de l'Asie Mineure, p. -166, pl. v, fîg. 4, a.
"2. Ihid., p. 1S9, pl. XIV, fîg. 4.
3. Ibid., p. 190, pl. XLV, fig. 4. m