178 Ï E U R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
C H A P I T R E II. 17!l
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Smyrne, afin de nous Iransportcr un peu plus au nord de
cette ville, savoir à IManisa qui nous servira de point de
départ, pour une coupe que nous elïectuerons de là jusqu'à
Alcliissar; nous parcourrons ensuite la contrée comprise
entre Manisa et Rioutahia, en passant successivement par
Silidji Roï, Indjikler, Bolat, etc. Apres avoir atteint Kioutahia
nous retournerons de nouveau vers notre point de
départ pour étudier la contrée située au nord et nord-ouest
de Manisa.
11.
Ainsi que nous l'avons vu% le micaschiste dont sont
composés en grande partie le Bintépé Dagh et le Kara
Dagh qui à l'est de Manisa constituent le bord septentrional
du Gediz Tchaï, disparaît à mesure qu'on s'avance vers
le petit village Silidji KoiV clans la proximité duquel le micaschiste
se rattache à un calcaire bleuâtre, qu'en raison
de sa connexion intime avec cette première roche, je place
également dans le terrain de transition. Cependant, ce calcaire
dont sont composées les montagnes échelonnées tout
autour de la plaine qui se déploie depuis Silidji Koï jusqu'au
delà du Kilidji Sou, se trouve remplacé, à mesure
que l'on se rapproche d'Akhissar, par un autre calcaire
très-différent du premier, non-seulement par son faciès,
mais surtout par ses conditions stratigraphiques ; c'est ce
calcaire (que je range provisoirement dans le terrain tertiaire
inférieur) qui compose exclusivement cette partie de
1 . Terrains de transilioiij p. 344.
la région comprise entre Akhissar et le GedizTcliaï, laquelle
est traversée par les cours inférieurs du Kum Tchaï, du
Kiliclj Sou et du Geurduk ïchaï. En effet, lorsqu'on se rend
de Manissa à Akhissar, on traverse d'abord les vastes
dépôts détritiques qui recouvrent la vallée du Gediz Tchaï,
ainsi que l'embouchure de celle du Kum Tchaï ; mais à
mesure qu'on s'éloigne de Mouhaïlé Tchiftlik, en longeant
la rive gauche du Kum Tchaï, on voit s'élever des collines
de calcaire à stratification plus ou moins horizontale. Dans
les parages limitrophes de la jonction du Kum Tchaï avec
le Kiliclj Tchaï, la vallée se trouve resserrée entre deux
rangées de hauteur arrondies s'appuyant du côté de l'est
sur les contre-forts occidentaux du Kara Dagh, lesquels
appartiennent déjà au domaine du terrain de transition. Ces
hauteurs sont composées d'une dolomie blanche à cassure
conchoïde, traversée çà et là par des filons d'une substance
jaunâtre, luisante, difficile à préciser, mais qui paraît être
un calcaire siliceux, à en juger du moins par la manière
dont elle se comporte en présence des acides et de la
flamme du chalumeau, qui la fait d'abord décrépiter vivement,
puis la noircit, et enfin la fond en un verre jaune
verdâtre ; de même elle entre en effervescence avec les acides,
et laisse un résidu assez considérable lorsqu'on la dissout
dans l'acide chlorhydrique. Quant à la roche elle-même,
que traversent les filons de cette substance, JM. Henry
Rose, auquel j'en avais communiqué des échantillons avec
la prière d'en constater la nature dolomitique, a mis
cette dernière hors de doute. Voici la moyenne que donne
l'analyse de cinq échantillons, exécutée par le célèbre chimiste
de Berlin, peu de temps avant sa mort à jamais
regrettable :