396 T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRlEUli.
l'ouest de Yiizgat, dans la direction d'Osmankoï (p. 38/i),
mais aussi au sud-est de Yazgat, où, entre cette ville et
Alizy, des calcaires noirs exactement semblables sont traversés
par des filons de granité
Une masse de diorite noire cristalline, se désagrégeant
en une substance blanche crayeuse, sépai'e du côté du
nord la hauteur qui m'a foui-ni les fossiles susmentionnés,
d ' a u t r e s hauteurs composées de grès rougeâtre ou jaunâtre
presque horizontalement stratifié, et chamarré de myriades
d'alvéolines, parmi lesquelles se fait particulièrement remarquer
l'AlveoIina longa, non-seulement par sa prédominance,
mais encore par ses dimensions extraordinaires; çà
et là les alvéolines se trouvent associées à quelques rares
individus de JummulUes Ramondi. Le grès à alvéoliues
continue jusqu' à la ville de Yuzgat, dans la proximité immédiate
de laquelle reparaissent les calcaires noirs siliceux et
les tufs trappéens verdâtres, mais cette fois sans traces
organiques quelconques. 11 est probable que les alvéolines
ne sont pas les seuls fossiles que renferment les grès^ car
le sentier qui conduit au milieu de ces derniers à Yuzgat,
est jonché d'individus, souvent gigantesques, du Cerithium
Tchihatcheffi, fossile qui, sur plusieurs points du terrain
tertiaire de l'Asie Mineure, est associé à un grand nombre
d'espèces du groupe nummulitique.
En continuant notre coupe au nord de Yuzgat pour nous
rendre à Aladja, on voit le calcaire noir d'abord devenir
marneux, tout en conservant sa teinte foncée et sa dureté
qui le font ressembler à un basalte, et ensuite passer insensiblement
à une marne un peu sableuse, de teinte blanche
1. Yoyez Roches érupiiveSj p. 346.
C H A P I T R E VIII. 397
OU grise, à cassure conchoïde, régulièrement slralifiée et
dont les couches plongent au sud, ou bien sont verticalement
redressées.
Tous ces dépôts calcaréo-marneux continuent sur une
ligne d'environ 2 lieues au nord de Yuzgat, et se trouvent
limités de ce côté par des serpentines et des stéaschistes.
Nous avons vu ^ que ces roches, associées à d'autres, que
j ' a i cru devoir ranger dans les ten-ains de ti'ansition, s'étendent
jusqu'aux parages limitrophes de Babaul Tekessi.
Ce n'est qu'au nord de ce dernier village que les montagnes
échelonnées autour d'une belle plaine offrent, dans le faciès
des roches qui les composent, une analogie très-prononcée
avec certains calcaires éocènes, analogie qui devient particulièrement
signidcative à cause des empreintes de Nummulites
que renferment plusieurs fragments de cette roche,
disséminés dans la plaine, et sans doute provenant des
montagnes voisines.
Les dépôts calcaires qui occupent (çà et là masciués par
le diluvium) l'espace compris entre Babaul Tekessi et Tchoroum,
dépôts que je rapporte provisoirement au terrain
tertiaire inférieur, se rattachent, selon toute vraisemblance,
aux masses blanches développées à l'ouest de cette dernière
ville, ainsi c{ue je l'ai déjà signalé en étudiant la contrée
située entre Tchoroum et Iskelib (p. 26/|).
Ayant terminé la longue coupe qui nous a conduit presque
en ligne droite de Kaïsarié jusqu' à Yuzgat, nous retournerons
maintenant encore une fois à Kaïsarié, afin d'examiner
les dépôts tertiaires inférieurs situés à l'est de cette ville.
Mais avant de nous en éloigner dans cette direction, je
1. Terrains de Iransilion, p. 632.