372 T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
(le quelques points les plus élevés de la monlagiie, le
groupe du Pacha Dagh ne dépasse guère l'altitude de
2 , 0 0 0 mètres.
De ces hauteurs, le Karadja Dagh se présente très-dis-
1 inclement du côté de l'ouest, comme un massif qui paraît
se rattacher au Pacha Dagli ; quant au Kouré Dagh, on le
voit se dessiner moins nettement dans la direction du sudest,
en sorte que les relations topographiques entre ces deux
derniers groupes montagneux ne sauraient être appréciées
à cette distance, tandis que sous le rapport des roches qui
le composent, la simihtude est assez prononcée, autant qu'il
est permis d'en juger, par la portion de la chaîne de Kouré
Dagh que j'ai été à môme de visiter et sur laquelle je dirai
ici quelques mots.
I I I .
Lorsqu'on venant d'Angora, on aborde le Kouré Dagh
par son revers occidental, on ne peut d'abord apprécier la
nature de sa charpente solide, masquée par des dépôts
récents, sur lesquels nous reviendrons en étudiant les terrains
tertiaires supérieurs. Ce n'est qu'en entrant dans la vallée
étroite qui, à 1 lieue 1,2 environ au sud-est de Souleimanlu,
traverse le Kouré Dagh du nord-ouest au sud-est, que les
parois de cette vallée laissent apercevoir, çà et là, la roche
qui compose la montagne. Cette roche consiste en un calcaire
siliceux, foncé, alternant avec des marnes compactes
bleuâtres, grisâtres et blanchâtres, cà couches plus ou moins
fortement redressées.
La vallée, arrosée par un ruisseau qui débouche dans le
CHAPITRE vu. 373
Tchoukourtchik Sou', va d'abord en s'exhaussant progressivement
du nord-ouest au sud-est, de manière qu'à 3 lieues
environ de Souleimanlu, son altitude est de . l ,32i mètres;
mais un peu plus loin, elle s'abaisse brusquement on formant
une gorge assez abrupte, connue sous le nom de Derbenl
(défilé) du Kouré Dagh\ Cette gorge, dont la longueur du
nord-ouest au sud-est est d'environ i lieue, et qui débouche
dans la vaste plaine accidentée arrosée par le Kizil Irmak,
est creusée dans les calcaires siliceux précédemment indiqués,
alternant avec des marnes foncées compactes; les
couches redressées de ces roches forment des stries
obliques le long des parois de la gorge, et vont se perdre
sous l'enveloppe épaisse de ciépôts détritiques qui recouvrent
la surface de la plaine de Kizil Irmak.
Le Derbenl du Kouré Dagh, aussi bien que la vallée à
laquelle il se rattache, constituent par leur physionomie
extérieure un contraste tranché, tant avec le groupe montagneux
qu'ils coupent dans toute sa largeur, qu'avec la
contrée dans laquelle ils débouchent par leurs deux extrémités.
En effet, qu'on y entre soit du côté de Souleimanlu,
soit du côté de Karaketchili, on se trouve transporté comme
par enchantement d'une région aride et à contours monotones,
dans une galerie à ciel ouvert, bordée de rochers
pittoresques que recouvrent d'épais taillis, à l'ombre desquels
se développe une végétation aussi abondante que
remarquable par la rareté de ses espèces'.
<1. Affluent gauctio du Kizil Irmak, débouchant dans ce dernier à 4 lieues
au-dessous de Yakhsha Khan.
2. Los défdés désignés par le nom de Derbent sont indiqués sur ma
carte géologique par Dh.
3. Parmi les nombreuses espèces nouvelles ou rares que m'a fournies la