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par moi a été traversé par le savant anglais dans deux sens
divers, savoir une fois du sud au nord, en se rendant de
Nefcs Koï (localité à côté de laquelle passe ma coupe de
Yuzgat à Yatliscba Khan, p. 383-386) à Tchayan Koï,
par Soungourlou, et une autre fois, de l'est à l'ouest (et par
conséquent parallèlement à mes deux coupes) de Soungourlou
à Kaledjik. Ce sont ces deux coupes que je vais reproduire
sommairement, en suivant le savant anglais qui les a efl'ectuées.
Après avoir franchi, au nord de Nefès Koï, une chaîne
de trachyte, on descend dans une petite vallée, qui conduit
dans la plaine de Bogaz Kévi, où les dépôts calcaires, qualifiés
par W. Hamilton de Scaglia, se montrent de nouveau
et composent toutes les hauteurs autour du village \ La Scaglia
paraît continuer jusqu'à Soungourlou. situé dans mie
vallée dont le bord septentrional est formé par des hauteurs
ondulées. Aussitôt que l'on a franchi ces dernières, on se
trouve au milieu d'un vaste domaine de dépôts rouges, qui
limitent l'ho rizon clans les directions de l'ouest et du nordouest;
ce sont des collines de marnes, grès et sables rouges,
alternant avec des graviers gris ou bleucàtres; le coup d'oeil
que présente la contrée rappela à W. Hamilton celui des
districts salifères de la Grande-Bretagne'. C'est au milieu
de tous ces dépôts diversement coloriés, à 2 lieues environ
au nord-ouest-nord de Soungourlou, qu'on descend dans
une plaine étendue, sur le bord septentrional de laquelle se
trouve Sarykamysch. Au nord-ouest de ce village, on voit
s'élever une rangée serrée de collines composées de conglo-
1. Researches in Asia Minor, etc., vol. I, p. SQI.
2. Ibid., p. 405.
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C H A P I T R E VII.
mérat et de grès rouges, qui contiennent les dépôts de sel
gemme de Tchayan Koï. A mesure qu'on s'avance vers ce
dernier village (en s'y rendant de Sarykamysch), les couches
de grès et conglomérats rouges, qui d'abord n'étaient
que légèrement inclinées au sud-ouest, plongent dans cette
direction sous des angles beaucoup plus ouverts, en sorte
que, dans l'endroit même où se trouvent les dépôts de sel
exploités, les couches sont complètement verticales. W. Hamilton
fait observer que les grès et conglomérats dont il
s'agit doivent être plus récents que le nouveau grès rouge de
l'Angleterre, parce que les premiers renferment des fragments
de roches calcaires appartenant probablement au terrain
crétacé, ce qui n'est point le cas à l'égard du dernier.
L'excavation qui marque le gîte de sel gemme exploité
à Tchayan Koï, est entourée de masses considérables de grès
rouge, divisé en couches verticales, et se présentant sous
forme de rochers pittoresques taillés en tourelles. Les couches
sont traversées par des filons de sélénite, qui s'entrecroisent
en sens divers et se superposent les uns aux autres.
Le dépôt de sel se trouve à 6-8 pieds au-dessous du niveau
de la vallée; il n'ofl're aucune stratification distincte, et a
pour toit immédiat des bancs puissants d'argile bleue, sur
lesquels reposent des assises de terre glaise, de sable et de
gravier. La surface supérieure du dépôt salin, lequel a une
teinte verdâtre, translucide, est légèrement ondoyante, et
tel est aussi le cas des masses finement laminées cjui constituent
l'intérieur du dépôt. W. Hamilton pense avec raison
que l'absence de caractères stratigraphiques dans les
dépôts de sel prouve que ces derniers sont postérieurs à la
formation des grès rouges ainsi qu'à l'époque pendant laquelle
eut lieu le redressement violent de ces grès.