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belle el curieuse ilore convertie aujourd'hui cu riches amas
houillers ^
Daus les dépôts jurassiques de la Dobroudja, situés sur
le littoral occidental de la mer Noii'C, c'est encore le groupe
oolithique moyen qui domine, ainsi que viennent de le constater
les beaux travaux do M. le professeur K. F. Peters %
et ainsi que me l'avaient déjà fait supposer les quelques fossiles
recueillis par moi à Koustandji ^
Enfin, quant à i a Bulgarie, les collections du regrettable
ftl. Yiquesnel font soupçonner l'existence, dans cette contrée,
du terrain jurassique; c'est du moins ce qui résulterait de
la présence d'une ammonite que M. d'Archiac croit très-analogue
à Vammonites tatricus, mais que M. Viquesnel avait
prise pour une ammonite crétacée, ce qui l'avait déterminé
à ranger dans le terrain crétacé les parages de Kostendil
Au reste, IM. Boue qui, lors de la publication de son grand
ouvrage sur la Turquie d'Europe en i8/ |0, n'admettait point
dans ces régions l'existence bien avérée d'aucun terrain se-
1. C'est dans lo tei-rain oxfordien inférieur que M. Abicli {loc. cit.,
p . 110, 112-1 et MO) place les dépôts houillers du Kouban et de l'Imerétliie,
tandis qu'il est disposé à rapporter au terrain crétacé ceux du
Daghestan, ¡bien que les restes végétaux qu'il y avait recueillis et soumis
à M. Giippert rappellent selon ce dernier plutôt l'époque liassique. D'un
autre côté, selon M. d'Eichwald [Bidl. de la Sociélé des naUiralisLes de
Moscou, ann. 1865, n°iii, p. 175), les débris végétaux constatés en Russie
dans les parages d'Isjum, ainsi qu'on Perse (littoral méridional de la Cas-
])ienno), auraient beaucoup d'analogie avec ceux du Caucase, mais devraient
ê t r e rangés dans le bathoolite qui, on Russie, est, d'après M. d'Eichwald,
immédiatement recouvert par le terrain crétacé.
2. Voyez l'ouvrage de ce savant, intitulé Gnmdlinien zur Geographie
und neologie der Dohradscha.
3. Voyez mon Bosphore cl Conslanlinople, p. 5/|9.
Zi. Bull. Soc. géol. Fr., l. X, 2" sér., p. 1C/i.
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condaire au-dessous de la craie S vient d'émettre - une opinion
tout opposée en signalant dans la Turquie d'Europe
non-seulement plusieurs étages jurassiques, mais encore le
lias et le trias. Sans doute, le savant éminent que la Turquie
d'Europe compte au nombre de ses plus anciens pioniriers
scientifiques, ne tardera point à nous faire connaître les
nouveaux matériaux qui l'ont mis en mesure de modifier
ainsi les résultats de ses premières explorations ; mais
comme il n'apporte absolument aucune preuve à l'appui de
ses nouvelles assertions, tout ce qu'il nous est permis d'admettre
pour le moment, c'est qu'en fait de terrains secondaires
inférieurs à la craie, on ne peut encore soupçonner
dans la Turquie d'Europe (à la seule exception de la Dobroudja)
que le terrain jurassique représenté par l'étage
oxfordien.
I I I . Comme les quelques dillérences d'âge qui paraissent
exister entre les dépôts jurassiques de l'Asie ¡\Iineure et
ceux du pourtour de la mer Noire dépassent à peine les
limites d'un seul et même groupe, il en résulte que toutes
ces diQerences de détail disparaissent complètement devant
le trait saillant qui réunit en un grand ensemble les dépôts
jurassiques des pays dont il s'agit, c'est celui de ne posséder
que le groupe oolithique moyen à l'exclusion des autres
quatre groupes, en sorte que dans l'Asie Mineure comme
dans la Grimée, le Caucase et la majorité de la Bussie d'Europe,
l'étage oxfordien, le seul qui y représ'ente les nombreuses
assises du terrain jurassique, repose directement
sur les terrains de transition ou sur les roches éruptives,
1. La Turquie d'Europe, v. I, p. 234.
2. Bidl. Soc. géol. Fr., 2° sér., t. XX.I[, p. 161.