410 T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEDR. C H A P I T R E Viti, 411
plaleau pour se rendre à Apardi, on voit des deux côlés
l'horizon limité par des chaînes de montagnes à contours
ondulés dont à cette distance il est impossible d'apprécier
la composition*; cependant, comme les nombreuses rangées
de hauteurs cjui sillonnent le plateau se rattachent à ces
montagnes et paraissent n'en constituer que les franges terminales,
il est probable que les unes et les autres sont
formées par les mêmes roches et appartiennent au même
âge. Or les hauteurs dont le plateau est hérissé sont toutes
composées de ces dépôts de calcaires, grès, brèches et
gypses qui, comme je l'ai déjà fait observer plus d'une fois,
représentent probablement en Asie Mineure l'un des étages
les plus largement développés du terrain tertiaire inférieur.
C'est ainsi que la hauteur allongée au pied de laquelle so
trouve le village Kayadibi, n'est qu'une masse de grès rouge
dont les sommités forment une large calotte de gypse blanc,
ce qui de loin fait apparaître la montagne comme couronnée
de neige. De même, les grès gypsifères composent
les hauteurs qui entourent Khanlu" ainsi qu'Apardi'.
Une vallée peu considérable sépare le plateau sur
lequel se trouve Apardi, de celui qui porte le village Tatludjak
et qui consiste également en grès grisâtre et en conglomérats;
ces derniers ont une teinte remarquablement
noire, à cause des galets de calcaire foncé dont ils sont
composés.
1. Les hauteurs échelonnées le long de la rive gauche du Kizil Irmak
n e permettent presque nulle part d'apercevoir ce dernier sur la longue
l i g n e de plus do 40 lieues que l'on parcourt depuis Kaïsarié jusqu' à Sivas,
bien que le sentier se dirige parallèlement au fleuve, et s'en approche
quelquefois à une distance d'une lieue.
2. Khanlu est situé dans une vallée à une altitude de '1,223 mètres.
3. L'altitude d'Apardi est de 1,438 mètres.
A peu de distance au nord-est de Tatludjak, on descend
dans une vallée située à h lieues environ au sud-ouest
de Sivas, et traversée dans toute sa longueur (en moyenne
du sud au nord) par un ruisseau dont l'altitude (prise non
loin de son embouchure dans le Kizil Irmak) est de
1,330 mètres. La vallée est composée de masses de gypse
d'une blancheur éblouissante, à couches fortement redressées;
il repose tantôt sur des marnes bleuâtres ou verdàtres,
tantôt sur un grès marneux vert foncé. Après avoir
franchi la vallée, on parcourt une contrée montagneuse
hérissée de cones et de massifs ondulés, verticalement ou
obliquement striés par les couches de grès grisâtre, quelquefois
très-compacte et solide, d'autres fois friable et rappelant
certaines molasses; le tout alternant avec des grès
d'un rouge de brique ou des marnes verdàtres ; ce n'est
que çà et là et en très-petite quanlité qu'on y voit des dépôts
de gypse; le plongement dominant de toutes ces roches est
au sud 5° est, sous des angles de 75 ou 80 degrés. L'espace
de 1 lieue environ qui s'étend entre le Kizil L'mak et Sivas,
est presque une plaine ondulée, composée de conglomérats
horizontalement stratifiés.
Maintenant que nous avons relié par une ligne continue
(du sud-ouest au nord-est) Ka'isarié à Sivas, nous nous
arrêterons un moment à cette dernière ville, afin de tracer
une ligne perpendiculaire à celle que nous venons d'effectuer;
nous nous dirigerons donc au sud de Sivas jusqu' à Gurun,
en passant par le Terguil Dagh, Deliklitasch Dagh et Mandjoulik.
Nous commencerons par l'extrémité méiidionale de
cette ligne, c'est-à-dire par Gurun, parce qu'en procédant
du sud au nord, nous nous trouverons ramenés à Sivas,
point oîi s'arrête la coupe que nous avons tracée depuis