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80 TEKRAIN CRÉTACÉ.
à des marnes rouges. A 1 i / 2 lieue h l'ouest-sud-ouest
d'Adabazar, on traverse l'Adabazar Sou; ce ruisseau à rives
élevées , composées de marnes et de sables, serpente lentement
au milieu des fourrés d'herbes palustres, en se dirigeant
d'abord du sud-ouest au nord, puis, après s'être
avancé jusqu'à Adabazar, il tourne à l'est pour aller déboucher
dans le Sakaria.
Ainsi C{ue je l'ai déjà fait observer (p. 60), en décrivant
le bord septentrional du lac de Sabandja, l'extrémité
orientale de ce lac est au niveau de la surface unie et boisée
qui s'étend de là jusqu'au Sakaria. La lisière méridionale
du lac de Sabandja est formée par une série de hauteurs
très-boisées, composées de conglomérat, soit grossier, soit
fin , qui passe souvent à des dépôts d'argile bleue ou de
sable ; ces dépôts, ainsi que le conglomérat, sont horizontalement
stratifiés. Les fourrés qui envahissent de plus en plus
la lisière méridionale du lac, à mesure qu'on s'avance dans
cette direction de l'est à l'ouest, masquent tellement l'horizon
, qu'en suivant le sentier qui conduit d'Adabazar à
Ismid, non-seulement on perd souvent de vue le lac même,
mais encore on n'aperçoit pas Sabandja, bien que l'on
passe à très-peu de distance de ce bourg en le laissant à
sa droite. Cependant, lorsqu'on a atteint l'extrémité ouestsud
ouest du lac, on le voit se dégager des hauteurs boisées
qui en forment la ceinture méridionale; en sorte que
cette partie du bassin du Sabandja se trouve au milieu et
au niveau d'une surface unie, revêtue de dépôts détritiques,
surface qui probablement a été jadis occupée par les eaux
du lac, et qui se rétrécit en une vallée boisée débouchant
dans la belle plaine d'Ismid.
CHAPITIIE II,
V.
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Les coupes par lesquelles nous avons traversé en sens
divers la presqu'île bithynienne, suffisent pour faire admettre
que toute la région littorale , entre le cap Karabouroun et
l'embouchure du Filiyas appartient au terrain crétacé.
Malheureusement je ne connais que pour l'avoir longée plusieurs
fois en bateau à vapeur, la côte comprise entre l'embouchure
du Filiyas et la ville de Samsoun. Autant ciu'il
m'a été permis d'en juger, une partie de cette côte est
composée de hauteurs escarpées de calcaire marneux plus
ou moins analogue à celui qui, en Bithynie, renferme des
fossiles crétacés, tandis que dans une autre partie, celle
limitrophe d'Ineboli, cette analogie paraît moins prononcée.
Ineboli se présente d'une manière très-pittoresque sur
le revers septentrional d'un massif calcaire à couches fortement
redressées, çà et là plongeant au sud-est. J'ai à
peine besoin de dire que j'attache bien peu d'importance à
ces observations faites, à une certaine distance, à bord d'un
bateau à vapeur; en sorte que ce n'est que par voie d'induction
et d'une manière provisoire que j'ai marcj;ué sur ma
carie cette région littorale comme appartenant également
au terrain crétacé , en donnant à ce dernier pour limites
méridionales les chaînes d'Aroud Dagh et cl'Alfar Dagh ;
et en admettant que les dépôts censés crétacés de cette
dernière chaîne, se prolongent au sud jusqu'au groupe
montagneux du Tauschan Dagh et de là jusqu'à Samsoun.
Il est vrai, cette dernière hypothèse ne repose c{ue sur
une seule coupe que j'ai faite depuis le Tauschan Dagh
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