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même do 90 degrés. Quant à l'orienlalion du plongcmeiit,
elle varie enlre le nord el le sud; ainsi, à une lieue environ
au nord-est de ftlelikler, cà une altitude de 625 mèi res, les
couches plong ent au sud 6° est, tandis que dans les pai'ages
limitrophes de Baoulo, notamment près du petit village
Mersenler, aune altitude de 1,012 mètres, le plongement
est au nord 5° ouest.
Ainsi que je l'ai déjà, fait observer^ on voit des masses
de serpentine désagrégée, renfermant des paillettes de diallage,
surgir au milieu des calcaires blancs qui composent
les portions centrales et supérieures des montagnes, comprises
entre Blelikler et Baoulo. Or, selon toute apparence,
ces lambeaux de serpentine ne sont que les débris d'anciennes
éruptions serpentineuses, à l'action desquelles est dù
le prodigieux bouleversement que présentent les dépôts
sédimentaires de cette contrée.
Rien de plus vert et de plus frais que les montagnes,
les plateaux et les vallées de cette partie de la Pisidie. Des
taillis épais de chênes, de platanes, de myrtes, etc., les
revêtent complètement et se balancent sur les surfaces les
plus escarpées, c|ue les chamois ou les chevaux du pays
sont seuls capables de franchir ^
Le misérable village de Baoulo est situé, à une altitude
1. Roches émplives, p. 433.
2. Aux essences forestières susmentionnées viennent se joindre dans les
vallées qui sillonnent la chaîne de Baoulo, des buissons de Styrax officmaliSj
L., et de Liquidambar imberbe. Ait. La découverte que je fis de cette
dernière espèce offre un certain intérêt, carette constitue le seul représentant
en Asie Mineure de la rare famille des Balsamifluoe, famille qui, on le
sait, est limitée au genre Liquidambar ne contenant que trois espèces, dont
aucune, si je ne me trompe, n'avait été signalée avant moi dans la pénin
suie anatolique.
de 1,0A8 mètres, sur le flanc d'une montagne qui fait, partie
du versant nord-est de la chaîne du même nom, mais
qui est tellement cernée de tous côtés par des massifs beaucou;)
plus élevés, également boisés, que le village paraît
situé comme dans le fond d'an entonnoir. Des fouriés de
.platanes\ de pins' el de noyersS associés cà de beaux buissons
de laurier-rose'', de bagucnaudiers% etc., impriment
à cette localité un air séduisant de fraîcheur et de verdure.
Malgré l'altitude considérable, les jardins de Baoulo présentent
non-seulement des figuiers® et de la vigne', mais
même quelques oliviers isolés, cultivés à la vérité plutôt
comme arbre ornemental, et sans une importance industrielle
quelconque.
Au nord-est du village Baoulo, l'extrémité septentrionale
de la chaîne du même nom conserve, sur un espace
assez considérable, la physionomie qui en caractérise les
portions centrales : ce sont toujours de pittoresques groupes
de rochers séparés par des gorges profondes, et ornés les
uns et les autres d'une magnifique végétation arborescente.
Cependant, cà mesure que l'on s'éloigne de Baoulo en se dirigeant
à Oustla, cette richesse végétale perd de plus en
plus de son éclat, et se réduit peu cà peu h quelques mîtigres
taillis de pins, de genévriers et de chênes. A 3 lieues eau
nord de Baoulo la contrée est encore fort élevée, Ccar le sen-
1. PlaUmiis orienlalU.
%. Pinns marilima.
3. Juglans regia.
4. Nerium oleander.
5. ColiUea arborescens.
6. Ficus carica.
7. Vilex vinifera. ê