34 T E R R A I N CRÉTACÉ.
nal du golfe, ainsi que par les plaines lacustres de Boudja
et de Sedi Koï.
Quant aux conditions pétrographiques et stratigraphiques
de ces trois domaines crétacés, les renseignements que nous
fournit le traviiil de SI. Strickland sont malheureusement
d'une nature trop générale et se réduisent aux données suivantes
:
Les roches qui composent le domaine du Sipylus consistent
en un calcaire gris qui surgit en masses abruptes au
milieu de la plaine du Gediz Tchaï, et qui, clans la portion
plus occidentale du mont Sipylus, est associé à des schistes
noirs et verdàtres. Une association semblable se présente
également dans le domaine crétacé de Taklitalu où le calcaire
gris renfermant des Hippurites se trouve mélangé avec
des grès compactes et des schistes noirs, verdàtres, ou blanc
jaunâtre, sans que le bouleversement et la dislocation de
toutes ces roches permette de saisir leurs relations respectives;
cependant M. Strickland pense qu'on doit les ranger
toutes dans le même terrain, eu égard à leur intime connexion.
Enfin le domaine crétacé du Corax consiste presque
exclusivement en grès et schistes.
Parmi les trois lambeaux crétacés de Smyrne que je
viens de décrire d'après M. Strickland, je ne connais que
celui du Sipylus et celui de Takhtalu. Ainsi que je l'ai déjà
fait observer % j'ai traversé le Sipylus par la grande route
qui conduit de Manissa à Smyrne, sans y voir presque autre
chose que des thonschiefer et des micaschistes, puis des
calcaires lacustres; de même, en allant de Kassaba à Smyrne
et de Smyrzie à Nimfi, j'ai constaté, sur la première route,
I. Terraiiis de Iransilion, p. 548.
CHAPITRE PREMIER. 35
à l'endroit oii elle débouche dans la plaine de Smyrne, ainsi
que sur la deuxième route, entre Iladjilar et Nimfi, des
calcaires marneux et siliceux gris, rougeâtres ou jaunâtres,
alternant tantôt avec des marnes feuilletées grises et noires,
tantôt avec des conglomérats très-fins, composés de fragments
de quartz , de marne et de calcaire, soudés par un
ciment calcaire ; le tout disposé en couches presque verticalement
redressées.
Les localités où j'ai observé ces roches (entre Iladjilar
et Nimfi) correspondent sans doute au col crétacé que
BL Strickland marque sur sa carte, comme s'avançant du
mont Takhtalu à travers les plaines alluviales de Bournabat
et de Nimfi, plaines que l'on doit nécessairement traverser
pour se rendre de Smyrne soit à Kassaba, soit à Nimfi.
D'ailleurs, l'aspect de plusieurs de ces roches s'accorde parfaitement
avec le fades de dépôts crétacés. Biais il y a plus :
la contradiction apparente qu'ofl"re le mélange des thonschiefer
et micascliistes avec les dépôts calcaires rangés par
M. Strickland dans le terrain crétacé, non-seulement s'évanouit
complètement, mais même fournit un argument de plus
en faveur de l'opinion du géologue anglais, lorsqu'on considère
qu'un phénomène exactement semblable se produit sur
un autre point de l'Asie Mineure, notamment dans les parages
d'Amasia. Or, là aussi, c'est au milieu d'un mélange
chaotique de thonschiefer, de micaschistes, de calcaires
noirs et de grauwacke, ayant tous le fades le plus prononcé
de roches du terrain de transition, que j'ai découvert des
liippuriles, ainsi que nous le verrons pins tard. Voilà pourquoi,
sans avoir constaté moi-même, dans les environs de
Smyrne, les faits que rapporte M. Strickland, faits qu'on ne
saurait trop recommander au contrôle des géologues qui