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Kaïsarié, et que nous continuerons alors en nous avançant
au nord-est de Sivas, dans la vallée du cours supérieur du
Kizil Irmalc, jusqu' à Zara.
V I .
En examinant les terrains de transition, j'ai déjà énoncé
l'hypothèse d'après laquelle les calcaires blancs et bleuâtres
crislallins, qui occupent la majeure partie de la contrée
comprise entre Gurun et le groupe montagneux du Terguil
feraient partie de ces terrains Or, lorsque du village
Dclilditasch on se dirige à travers le Terguil Dagh pour débouclier
daiis la grande plaine du Tergel Sou qui conduit à
Sivas, on francliit d'abord quelques collines lacustres; mais
aussitôt qu'on entre dans la vallée étroite qui longe du sudest
au nord-ouest l'extrémité sud-ouest du Terguil Dagh,
on la voit flanquée des deux côtés par des hauteurs coniques
de gypses et de grès à couches redressées, hauteurs qui,
d u côté de l'est, s'appuient sur les roches probablement
beaucoup plus anciennes du Terguil Dagh.
La vallée débouche dans une plaine accidentée, bordée
de collines diversement coloriées, et traversée du sud au
nord par le Tergel Sou. La surface de la plaine est revêtue
de dépôts diluviens, au travers desquels perce çà et là la
c h a r p e n t e solide de la contrée. C'est ce qui a lieu entre
autres tout autour du lac saumâtre situé non loin de l'endroit
où l'on entre dans la plaine, caries dépôts détritiques
y laissent voir des calcaires cendrés, alternant avec des grès,
1. Voyez Terrains de Iransilion, p. C43.
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noirs et des gypses à couches inclinées au sud et au sudest
sous des angles de GO degrés, ou bien verticalement
redressées. Au nord-ouest de ce lac se trouve uii autre lac
beaucoup plus consictérable, près du bord occidental duquel
est situé le village Gulasch. Les hauteurs limitrophes
sont symétriquement rayées par les couches redressées de
calcaire noir, souvent feuilleté, et de grès rouges, verdâtres
ou blanchâtres.
Enfin, en continuant à s'avancer du sud au nord à
travers la plaine du Tergel Sou, on aperçoit, tout près du
sentier qui conduit à Sivas, deux sources de composition
chimique très-ditïérente, l'une fort salée et l'autre parfaitement
douce. La première est exploitée dans de petits bassins
carrés, où l'eau est conduite par des rigoles, qu'on
remplit en la puisant dans la source avec des seaux ; cette
opération se renouvelle au fur et à mesure que l'eau versée
dans les petits bassins s'évapore, en y laissant un dépôt de
sel cristallisé, ce qui s'effectue très-promptement sous l'action
d'un soleil dont les rayons, répercutés par toutes ces
masses nues et arides, donnent à la température de ces lieux
un degré fort élevé. La source d'eau douce, très-fraîche et
fort agréable au goCit, se trouve à peu de distance au nord
de la source salée, sur une colline de grès rouge, du haut
de laquelle on embrasse d'un seul coup d'oeil la vaste
plaine qui se déploie jusqu'au pied du rempart allongé
composé du Terguil Uagh et de l'Ilan Dagh.
Depuis cette colline jusqu' à Sivas, c'est-à-dire sur un
espace d'environ [\ lieues du sud au nord, on voit se développer
de plus en plus le caractère éminemment original
qu'impriment à toute cette contrée les teintes variées des
montagnes, aussi bien que la disposition symétrique des