82 TERRAIN CRÉTACÉ.
CHAPITRE II. 83
jusqu'à Samsoun, en passant par Vezirkeupru, coupe qui
traverse une contrée composée de roches calcaires dont le
fades rappelle beaucoup celui des dépôts crétacés de la
Bithynie. Aussi, quelque précaires que puissent être des
conclusions basées sur de semblables fondements, je crois
devoir reproduire ici mon itinéraire géologique entre les
deux points susmentionnés, en commençant par le village
Schekhler, situé sur le revers nord-est du Tauschan Dagli,
région que nous avons déjà visitée une fois pour y étudier
les dolérites Nous rattacherons ensuite cette partie du
Tauschan Dagh par une ligne ininterrompue d'abord à Vezirkeupru
et ensuite à Samsoun. Cependant, avant de développer
cette coupe, je crois utile de résumer ici les quelques
renseignements fournis par M. Hamilton, sur des parages
situés dans la proximité de cette dernière, savoir sur la
région comprise entre Sinope et Boïwad et entre Boïwad
et Vezirkeupru.
VI.
En se rendant de Sinope à Boïwad, M. Hamilton '
signale au sud de Delilar, le long du Tchobanlar Sou, des
collines de calcaire semi-cristallin, de grès et de marnes
plongeant au nord et au nord-est sous des angles de kO
degrés, et recouverts par des dépôts argileux et marneux
renfermant des concrétions calcaires. Le long du Kirktchi
Tchaï se présentent des dénudations fort intéressantes, qui
1. Vorez Roches éruptives., p. 236.
2. Researches in Asia Minor, v. I, p. 314.
mettent à jour des assises d'argile bleue et de calcaire plongeant
au nord-est, et associées à quelques minces couches
de grès, çà et là comuie fritte ou converti en jaspe à cassure
conchoïde. Ce phénomène peut être dû à l'action de la
roche éruptive désignée par M. Hamilton sous le nom de
trapp 1 {trap rock)-, cependant il fait observer que, bien
qu'en contact immédiat avec cette roche, les dépôts de grès
aient leurs couches disloquées et diversement redressées, un
peu plus loin, ce même grès également altéré ou converti
en jaspe, repose en stratification horizontale sur la roche
éruptive. A côté du village Mehmet Beï Oglou, on voit reparaître
les séries susmentionnées de calcaire, d'argile et de
grès, soit verticalement redressées, soit plongeant au sud;
toutefois, l'inclinaison des couches diminue progressivement
à mesure qu'on s'avance du nord au sud. Dans tous les cas,
les conditions stratigraphiques de ces dépôts, comparées à
celles des dépôts analogues signalés plus au nord (le long
du Tchabanlar Sou et du Kirktchi Tchaï ), paraissent offrir
le phénomène d'un plongement anticlinal, occasionné, selon
toute apparence, par l'éruption des trapp qui, de chaque
côté, auront relevé les couches en sens inverse.
A 2 lieues environ au sud de Mehmet Beï Oglou, M. Hamilton
atteignit le point culminant de la chaîne qui sépare
le littoral paphlagonien du système hydrographique du
Gueuk Irmak, et qui probablement constitue la prolongation
orientale de l'Alfar Dagh. Malheureusement, le peu que
nous apprend le savant anglais sur la composition de la
montagne qu'il traversa, nous force à nous contenter de la
supposition qu'elle est également occupée par les grès et
1. Je les ai provisoirement marquées sur une carte comme dolérites.