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SI
couches qui les composent; ce sont partout des hauteurs
arrondies à surfaces régulièrement striées par des zones
soit verticales ou ondoyantes, soit liorizontaies, diversement
coloriées. A mesure qu'on se rapproche de Sivas, le redressement
des couches devient un caractère dominant, et en
même temps les gypses commencent à jouer un rôle de plus
en plus important. C'est surtout en descendant la longue
pente qui conduit dans la plaine même au milieu de laquelle
la ville de Sivas se présente d'une manière si originale,
que les traits saillants du type géologique de la contrée
sont le plus fortement accusés : l'oeil est presque ébloui par
toutes ces masses blanches de gypse pétillant au soleil,
et dont l'éclat se trouve rehaussé par les teintes rouges
ou noires des grès et des marnes associés aux gypses,
les uns et les autres formant tantôt des ondulations capricieuses,
tantôt des lignes droites tirées comme au cordeau.
Le Kizil Irmak, que l'on traverse par un assez beau
pont de construction turque, est, dans ces parages, tellement
hérissé de bancs de sable constituant autant d'îlots,
qu'abandonnée à elle-même la rivière devra un jour quitter
son lit et s'en creuser un nouveau.
VII.
L'espace que nous venons de parcourir depuis Deliklitasch
jusqu'cà Sivas est complètement déboisé, et il est peu
probable que, même dans la saison la plus propice à la
végétation herbacée, celle-ci y ait jamais beaucoup de
vigueur. Quant à l'époque des grandes chaleurs, les rayons
CHAPITRE VITI. -ilo
brtilanls du soleil convertissent la contrée en une vaste
surface pulvérulente'.
Puisque nous nous retrouvons de nouveau à Sivas en y
arrivant du sud (de Gurun), nous pouvons reprendre la
coupe que nous avons tracée (p. /i08, Z|.ll) depuis Kaïsarié
jusqu'à Sivas, en la continuant maintenant à peu près dans
la même direction (du sud-ouest au nord-esl), savoir de
Sivas jusqu'cà Zara, par la vallée du Kizil Irmak, dont une
des sources principales se trouve à peu de distance au nordest
de ce dernier village.
Bien que les grès et les conglomérats composant les
deux hauteurs couronnées par le château de Sivas soient
horizontalement stratifiés, cependant, aussitôt que l'on est
sorti de la ville pour se diriger au nord-est le long du Kizil
Irmak, on voit surgir des collines de gypse à couches relevées,
et peu à peu ces dépôts ainsi stratifiés envahissent
toute la contrée et se dressent tantôt en collines surbaissées
comme celles qui longent le bord droit de la rivière à peu
de distance au nord-est de Sivas, tantôt en massifs déchiquetés,
tels que les montagnes qui, à 2 lieues environ au
nord-est de la ville, serrent de près la rive droite du Kizil
Irmak, en sorte que le voyageur est forcé de la quitter pour
aller continuer sa marche le long de la rive opposée où les
1. Lorsque, le 23 juillet 1848, je traversais cette contrée d'une altitude
moyenne de plus de 1,000 mètres, je n'ai pu y observer en fleur que
les plantes suivantes, dont quelques-unes, à la vérité, appartiennent k des
espèces rares ou même nouvelles : Uieracium pilosella. L., Cenlaurea
behen, L., Scabiosa hispicliila, Boiss., Plerocephalus Pinardi, Boiss.,
Gypsophila pikdifera, Boiss. et G. olegans, MB., Thymus peclinalus,
Fisch. (décrit dans ma Flore de l'Asie Mineure, vol. II, p. 127), Linaria
fasligiciia, Cliav., Planlago marilima, L.